Je me rappelle mon père me disant « Ton devoir est vraiment mal écrit. Tu devrais vraiment faire mieux. Tu peux tout refaire » Et pourtant j’y avais passé une après-midi… Sa réflexion m’a mise à plat, je suis repartie dégoûtée. Il aurait pu au moins souligner le fait que mes idées sont originales et me suggérer d’approfondir certains points. J’ai tellement été marquée que je me suis jurée de ne jamais faire pareil avec mes enfants.

Et pourtant parfois, ça m’échappe… Je reste très envieuse de mon boss qui a toujours l’art de me dire les choses avec doigté. « Tu as apporté de bonnes idées lors de notre projet de groupe. La prochaine fois, essayons de mieux coordonner nos tâches pour gagner en efficacité. »

Et là, ça me chicotte. Peut-on apprendre à mieux formuler les critiques pour qu’elles soient productives et surtout respectueuses ?

Comprendre la critique

Les définitions sont bien nombreuses et je trouve des définitions bien variées de ce nom commun féminin la critique.

Certains disent que la critique est un blâme, un avis négatif, un reproche d’autres plus modérés parlent de jugement ou d’appréciation. J’ai pu lire aussi que la critique est une opinion défavorable sur quelqu’un ou quelque chose.

Certains utiliseront la critique positivement en proposant des suggestions pour améliorer la situation en laissant la liberté à son interlocuteur de répondre ou de s’adapter. La critique vise à offrir des solutions.

Par exemple : « La présentation était très intéressante et bien détaillée. Cependant, il serait utile de ralentir un peu le rythme pour que tout le monde ait le temps de bien assimiler les informations. » Ou « Je remarque que tu es souvent en retard pour nos rendez-vous. Peut-être pourrions-nous planifier nos rencontres à des moments plus adaptés à ton emploi du temps. ».

Et vous l’avez peut-être vécu, d’autres vont critiquer dans le but de diminuer, de blesser, de rabaisser. Ces critiques comme vous vous en doutez sont non productives. « Cette présentation était ennuyeuse et mal préparée. Je ne comprends pas comment tu aies pu penser que c’était suffisant. » ou « Tu es toujours en train de te plaindre et tu rends les choses difficiles. Je n’en peux plus de toi. »

Les effets négatifs de la critique

La mauvaise langue, la 1ère victime

La critique fait d’abord du mal à la personne qui la formule avant de « poignarder » l’autre. Elle diffuse un venin en rabâchant les reproches, en entretenant la colère et la frustration, en amplifiant le regard négatif porté sur l’autre, en développant insidieusement le doute dans la relation. Et surtout, elle n’apporte pas ou peu de réponse à la personne qui la formule.

La critique serait-elle un message envoyé à quelqu’un pour éviter d’aller voir ce qui fait mal chez soi ?

C’est vrai que c’est un réflexe naturel de ne pas vouloir toucher une blessure physique pour éviter de réactiver la souffrance, pourtant, il est nécessaire d’y apporter des soins pour la guérir. Il en est de même d’une blessure psychologique ou morale.

Oser se reconnaître critique permet d’aller voir ce qui est touché en soi, ce qui a été blessé pour pouvoir mieux réagir.

Les effets de la critique sur la confiance en soi

Se sentir critiqué trop souvent affecte la confiance en soi et diminue le sentiment de compétence. Rappelez-vous, la confiance en soi permet d’avoir une vision réaliste de nos capacités. Alors, qui a envie d’être constamment jugé ou dévalorisé ?

Ce manque de confiance en soi, vient aussi inhiber la productivité et la créativité. La peur d’être critiqué entraîne une peur, peur de l’échec, du jugement et empêche de prendre des initiatives ou de proposer des idées innovantes.

D’ailleurs, vous avez sûrement croisé un « roi de la critique » ou « une reine des gossips » ? Avez-vous envie de passer beaucoup de temps avec lui ou elle ?

Envie d’un moment d’échange et de complicité à 2 ? Pour se dire des choses positives !

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Les impacts de la critique sur les relations de couple

John Gottman, scientifique et psychologue américain, auteur de « Les couples heureux ont leurs secrets » mentionne 4 attitudes néfastes pour les relations de couples, dont la critique. Il mentionne également le mépris qui est un cran plus odieux que la critique. Pour Gottman*, la critique qui s’adresse à la personne est à différencier du reproche qui vise plus un comportement. #208 Comment sauver son couple

Effectivement, reprocher à son conjoint d’être en retard est compréhensible et légitime si c’est une valeur importante pour vous. En revanche, lui dire qu’il ne respecte jamais sa parole parce qu’il arrive en retard suscite inévitablement une réaction critique : « Une fois de plus, tu exagères ! » Et ça peut être le début d’une dispute ! Critiquer son chéri en lui disant « Tu n’es jamais là » au moment où il est là devant vous n’augmentera pas son désir d’être plus présent !

La critique entraîne le couple dans deux pièges destructeurs

  • Elle atteint la personne dans son intégrité et la dévalorise, par exemple : « tu n’es pas foutu de… »… Traduction : «  tu es un incapable. »
  • Elle abîme la relation et la déstabilise. Le destinataire risque de « réattaquer » par une critique, ce qui entraîne dans une spirale de violence verbale ! « Et toi, tu crois que t’es capable de ? … » Ou bien, il subit et s’enferme dans un silence plus ou moins long.

Quelle est l’antidote à la critique dans le couple ?

Alors comment faire ? Car vous avez quelque chose à dire et à faire entendre !

L’antidote à la critique c’est voir ce qui est touché en soi et non reporter sur l’autre ce qui va mal. Demandez-vous ce que souhaitez-vous réellement dire de vous à l’autre ?

Quand la critique s’installe durablement dans le couple, elle prépare la place au mépris.

Mépriser l’autre, ne plus avoir de considération, c’est vouloir lui faire du mal, le rabaisser, ne voir que le négatif en lui. La critique prend la forme de ricanement, sarcasme, raillerie ou pire d’humiliation.

La critique est un poison dans la relation car il exprime le dégoût pour l’autre. Probablement un découragement intense de n’avoir pas été entendu, à tel point qu’il n’y a plus beaucoup de place pour la résolution du conflit.

Pourquoi certaines personnes critiquent sans cesse ?

La racine de la critique est bien souvent une non remise en cause de soi-même. Effectivement, une critique vient dire quelque chose de nous. Elle est le révélateur de nos insécurités personnelles.

Critiquer évite de nous accepter tel que nous sommes

Les autres ne sont pas parfaits ? Vous non plus, ça tombe bien !

Acceptez et respectez le comportement des autres. Chacun a ses propres objectifs de vie, ses propres valeurs, sans doute différentes des vôtres. C’est impossible de se mettre dans la peau de l’autre et d’imaginer ce qui est bon pour lui.

Posez-vous alors ces questions : Acceptez-vous l’autre tel qu’il (elle) est et non tel que vous aimeriez qu’il (elle) soit ?… Par exemple « Tu ne veux jamais aller au cinéma/théâtre » … » À traduire en « J’aimerais tellement que tu aimes autant que moi le théâtre ! » Est-ce possible ?

« Tu ne sais même pas éplucher les carottes ! » Y a-t-il une seule bonne manière de faire ? La vôtre ?  Et si chacun avait des compétences différentes ?

Cette « non remise en cause » conduit à une impasse dans la relation. Vouloir changer l’autre est décidément le mauvais cheval !

Avoir du mal à prendre ses responsabilités

Quand vous étiez enfant, pour que vos parents soient plus indulgents, la mauvaise note était rarement de votre responsabilité, mais de celle du prof qui avait donné un devoir sans prévenir ou trop dur.

En tant qu’adultes, nous essayons d’être un peu plus fins, et encore, pour nous trouver des raisons plus intelligentes. Toutefois le résultat reste le même : des excuses ! Ces excuses, ces plaintes, ces critiques ne sont que différentes manières d’échapper à nos responsabilités.

Besoin de contrôle

Nous pouvons vouloir tout comprendre et nous sentir mal à l’aise dans le fait de ne pas savoir ou de ne pas être acteurs. Or vouloir tout contrôler est une illusion. Et bien souvent quand nous n’y arrivons pas, nous critiquons. « Si tu avais fait comme je t’avais dit, tu aurais réussi tes examens ». « Si tu étais plus empathique, tu comprendrais combien je me sens seule ». Le contre-pied du contrôle qui veut que nous dirigions tout pour que le résultat obtenu soit selon nos souhaits est le lâcher prise #129 Arriver à lâcher prise.

Le lâcher prise est une démarche volontaire, un travail sur soi pour apprendre à mettre de côté notre ego. Un bon moyen pour avancer plus sereinement et plus confiant sur notre chemin de vie. L’infirmière en psychiatrie suisse Rosette Poletti a écrit un livre appelé « Lâcher prise ».

Voici comment elle définit cette notion : “Lâcher prise, c’est accepter la finitude et l’impermanence, c’est changer le regard que l’on pose sur soi-même, les autres et les évènements. C’est dire oui à ce qui est, non pas pour s’y résigner, mais pour se poser les deux questions suivantes : que puis-je faire de ce qui arrive ? Que puis-je en apprendre pour la suite de ma vie ?”.
En fait, lâcher prise, c’est savoir dire oui à ce qui est !

Comment dire Stop à la critique

1-   Pratiquer une écoute empathique

Écouter, c’est à la fois échanger des messages et établir une relation entre les personnes. L’écoute implique aussi un « exode » hors de soi en mettant de côté votre système de valeurs, vos représentations, vos désirs, vos choix, vos expériences pour vous centrer sur l’autre et devenir « hospitalité ».

Vous cherchez ainsi à comprendre le système de valeurs, les sentiments, les besoins, les choix de votre interlocuteur. Cette écoute permet de créer, de tisser et de nourrir le lien. Cette écoute empathique va permettre à votre interlocuteur de s’exprimer réellement car il sait qu’il ne sera pas critiqué mais accueilli dans ce qu’il vit. #164 Mieux écouter

2-  Pratiquer la gratitude

Pratiquer la gratitude au quotidien est un gage de bonne santé physique et relationnelle et un bon antidote à la critique.

Robert Emmons et son collègue Michael McCullough ont fait appel à plusieurs centaines de personnes qu’ils ont divisées en trois groupes. Le premier tenait le journal de ses expériences quotidiennes. Le deuxième, seulement des expériences désagréables. Tandis que dans le troisième, chacun devait dresser la liste des événements dont il pouvait être reconnaissant.

Dix semaines plus tard, ce dernier groupe présentait l’état général le plus positif, enthousiaste au quotidien et optimiste sur l’avenir. Mieux encore : ces personnes signalaient moins de soucis de santé et prenaient davantage soin d’elles-mêmes, notamment par la pratique d’activités sportives. Robert Emmons a aussi constaté une baisse du niveau de stress, une meilleure qualité du sommeil, une plus grande détermination, une performance accrue et une chute du risque de dépression.

Appuyons les constats de Robert Emmons par les travaux de Chris Peterson, professeur de psychologie à l’université du Michigan qui invite tous les sceptiques à pratiquer régulièrement la gratitude de manière à vaincre les résistances internes. « Faites “comme si”, jusqu’à ce que ça marche réellement. Avec le temps, l’esprit suit les mots et le changement émotionnel s’opère. » Dit-il !

#20 Pratiquer la gratitude

3- Encourager le feedback constructif

En vous concentrant sur les solutions et les améliorations au lieu de critiquer vous pouvez aider votre entourage à progresser sans les démoraliser ni tuer leur motivation. « Je comprends que tu sois frustré, et je suis désolé si je t’ai blessé. Peut-être que nous pourrions trouver une meilleure manière de communiquer nos besoins respectifs. » Le feedback constructif est essentiel pour la croissance personnelle et professionnelle.

4- Devenez un traducteur de critique

Vous l’avez bien compris, la racine de la critique est généralement un mal-être en soi. Mal-être d’une situation inconfortable ou imprévue… Mal-être d’une situation qui se prolonge… Et cette critique exprime ce ras le bol, cette impuissance à ne pas être entendu dans ses besoins.

Prenez l’habitude de traduire vos frustrations « Tu rentres toujours tard ! »… À traduire par exemple en « J’aimerais passer plus de temps avec toi. » Vos agacements « Tu dépenses trop ! » à traduire par exemple en « Je m’inquiète pour nos finances… ». Voilà un bon moyen pour dire stop à la critique

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En résumé, arrêter la critique c’est

  1. Accepter la réalité et les personnes comme elles sont
  2. Chercher toujours le côté positif des événements
  3. Aider les autres et soi-même à grandir

A vous de jouer chers auditeurs, identifiez une critique que vous faites régulièrement et traduisez-les !

La Petite Mousse de 2 minutes de Bonheur

« La critique est aisée, mais l’art est difficile »

 

Auteur du 18ème siècle

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