Moral et santé… Je ne sais pas ce qui m’arrive … Il fait gris, froid, j’ai du travail à ne plus savoir quoi faire… Je me sens un peu d’humeur morose. En plus, les nouvelles relayées aux informations n’arrangent rien ! Rien de grave, mais j’enchaine les rhumes… Dès qu’il y a un virus qui traîne, c’est pour moi !
L’autre jour, je rends visite à ma grand-mère en maison de retraite. Je la trouve triste, elle n’a pas eu beaucoup de visites ces derniers temps et elle me fait la litanie de ses rhumatismes, maux de dos…. Nous sortons prendre l’air et je retrouve petit à petit des yeux pétillants ; elle me demande même si je peux la faire marcher. Bizarrement, en l’espace d’une balade, les plaintes disparaissent.
Et là ça me chicote : Pourquoi faut-il que j’attrape tous ces microbes ? Pourquoi une visite redonne de l’énergie à ma grand-mère ? Au fond, y aurait-il un lien entre le moral et la santé ?
Le lien entre santé et moral existe-t-il ?
Avoir un bon moral c’est un peu comme un cocktail de pensées positives composé de joie, enthousiasme, bonheur, satisfaction et, plus largement, d’émotions agréables.
Mais alors, est-ce que pour autant, avec ce cocktail vitaminé de bonnes émotions, vous pouvez faire un lien avec votre santé ?
Bonne nouvelle, la réponse est OUI.
En effet, pour des raisons qui s’expliquent aujourd’hui, avec un bon moral, vous êtes plus disposé(e) à exercer une influence positive sur votre santé.
Des études sur moral et santé
Des études montrent que cette disposition d’esprit s’accompagne souvent de comportements plus vertueux : un meilleur sommeil, moins de tabac et d’alcool et… Plus d’activité physique.
Mais attention. « On ne tombe pas malade uniquement à cause du stress, de nos émotions ou de nos pensées », écrivait récemment le Dr Nathalie Rapport-Hubschman dans le livre « Apprivoiser l’esprit, guérir le corps » (Odile Jacob). Elle dit tout de même que « l’on peut dorénavant affirmer que de nombreux symptômes et maladies sont affectés par nos pensées, nos émotions et nos comportements ». Intéressant non ?
Le lien entre moral et santé existe donc mais pourquoi ? Concrètement, comment prouver que le fait d’entretenir un bon moral va diminuer les risques d’impact sur notre santé ?
Frédéric Saldmann est médecin, cardiologue et nutritionniste. Il s’est intéressé de très près à ce sujet et a mené beaucoup de recherches.
Il est arrivé à la conclusion que les croyants, toutes religions confondues, ou ceux qui cherchent à donner du sens à leur vie, vivent en moyenne 7 ans de plus en bonne santé que les autres. Leur système immunitaire serait meilleur. Il a donc fait le lien entre le mental et l’immunité, qui protège le corps des bactéries et des maladies.
Il explique alors que la force du mental peut être représentée comme une « pharmacie intérieure ».
Quid de l’effet placebo ?
D’autres études ont été menées avec l’effet placebo.
Lorsqu’un médecin donne à son patient, sans l’en avertir, un faux médicament, il obtient un effet thérapeutique réel, variable selon les individus. Même une consultation avec un spécialiste sans aucune prescription peut, selon des travaux récents, alléger la douleur, améliorer le sommeil, soulager la dépression et diminuer les symptômes dans bon nombre de cas.
Le cerveau, après traitement par placebo, fabrique lui-même les substances actives, à l’exemple des opioïdes, qui réduisent la douleur. Incroyable non ?
Le jeu des hormones sur notre santé
Face au danger, notre organisme, depuis les origines de l’homme, réagit – le combat, ou la fuite – en produisant du cortisol, notre hormone du stress qui dilatent les bronches, accélère le cœur et le rythme de la respiration pour nous aider à fuir ! Si le danger disparait, tout revient à la normale. Mais si la situation stressante perdure, les études ont démontré que ce mélange d’hormones peut devenir nocif.
C’est ce qu’explique la pédiatre Catherine Gueguen dans le livre « Pour une enfance heureuse, repenser l’éducation à la lumière des dernières découvertes sur le cerveau » aux Editions Robert Laffont. « La sécrétion prolongée de cortisol [l’une des hormones du stress] peut modifier le métabolisme et l’immunité de l’organisme, entraîner le développement de maladies chroniques et de maladies auto-immunes comme le diabète » écrit-elle, citant une recherche publiée en 2013.
Des hormones bénéfiques pour la santé
A l’inverse, d’autres hormones se révèlent bénéfiques pour la santé, comme l’ocytocine, un puissant anxiolytique. « Elle est sécrétée lors de toute stimulation sensorielle douce : les mots doux, la tétée [pour le bébé], le contact tendre, les caresses, les baisers, l’orgasme, mais aussi le simple contact avec l’eau chaude », note le médecin.
L’ocytocine est aussi libérée, lorsque, tout simplement, nous entretenons une relation agréable avec ceux qui nous entourent.
« Toute interaction harmonieuse, une ambiance chaleureuse, une conversation agréable, un plaisir partagé provoquent la sécrétion d’ocytocine, poursuit-elle. Même un simple échange de regards, s’il est bienveillant, et même la seule évocation des êtres que nous aimons. »
Par quel biais ? « La libération d’ocytocine met en route l’activité parasympathique avec tous ses effets physiologiques. La tension artérielle baisse, l’organisme passe de l’excitation musculaire prête à l’action provoquée par le stress à un régime réparateur où l’énergie sert au stockage des nutriments et à la croissance. L’activation du système nerveux parasympathique élève également le seuil de la douleur, nous rendant moins sensibles aux inconforts. Il renforce l’immunité, aide au transit intestinal et favorise la cicatrisation. »
Ce sont bien les effets que j’ai recherchés quand j’ai développé les jeux 2 minutes de bonheur. Une étude d’impact que nous avons réalisée avec 2 minutes de bonheur ensemble auprès de seniors autonomes ont démontré un réel impact sur leur bien-être et leur sensation d’appartenance à un groupe !
Voilà une bonne piste pour avoir envie d’entretenir notre moral, n’est-ce pas ?
Alors maintenant, vous comprenez mieux pourquoi votre grand-mère oublie ses rhumatismes quand elle vous voit. Et pourquoi les microbes peuvent profiter du blues de l’hiver pour venir vous taquiner.
Envie de créer une bulle de joie entre les générations ? Pensez-y pour garder un moral d’acier !
Le jeu de questions 2 minutes de bonheur® ensemble est fait pour vous !
Le secret de longévité des centenaires
Quel sont les secrets de longévité des centenaires en bonne santé ? Voici quelques témoignages qui viennent confirmer que le moral n’y est pas pour rien.
« Elisabeth, 111 ans, affirme : « J’ai toujours été positive et j’ai de l’humour. » Parmi ses plus beaux souvenirs, elle évoque « …des chansons que je chantais, enfant, avec mon père, et j’ai dansé tous les samedis jusqu’à mes 95 ans ! »
Un esprit vif dans un corps vif, comme l’affirme également Lieselotte Arnold, 100 ans. « J’ai toujours été́ active et occupée, physiquement et mentalement. J’étais présidente d’un grand club de sport, je jouais du piano, de l’accordéon, et j’aimais voyager. »
Pour Maria Giuliano, le secret tient précisément en l’alliance de trois points essentiels : « manger peu, dormir suffisamment et faire du sport. »
Quant à Raymonde Rose, née il y a 101 ans elle confie à propos de ses difficultés « … je les ai oubliées, tout ce qui était beau les a balayé. »
Tiré d’un article du journal « Notre temps », on recense aujourd’hui 300 000 centenaires dans le monde dont 21 000 en France.
En voilà de bons conseils pour participer à l’entretien de notre santé ! Maintenant approfondissons un peu plus.
Quels sont les moyens pour renforcer son mental ?
Cultiver l’optimisme
« Voir le verre à moitié plein » est un exercice plus ou moins difficile selon mon type de personnalité, mon histoire ou les évènements de ma vie. Mais c’est possible ! #23 je vois l’avenir avec optimisme
Voici quelques astuces de Martin Seligman, fondateur de la psychologie positive, persuadé qu’on ne naît pas optimiste ou pessimiste, mais qu’on le devient…
Partager une bonne nouvelle par jour
Voilà une bonne technique pour « voir la vie du bon côté ». Même si à l’issue de ma journée je me sens morose, je cherche un évènement positif que je note sur un petit carnet ou bien que j’échange avec un proche.
Cécile Neuville, psychologue spécialisée en psychologie positive et auteure de « Le secret du bonheur permanent » (Leduc Editions) précise même. « De récentes études ont montré que l’optimisme était contagieux. Il se révèle transmissible par simple contact. Non seulement le plaisir se démultiplie mais plein d’énergie, vous attirez plus facilement à vous chance et succès.»
Formuler des phrases sans négation
Savez-vous que 90% des pensées qui nous traversent sont négatives ? Et pourtant nous avons vu que notre moral et même notre santé peuvent en être affectés.
De plus, les formulations négatives sont difficilement assimilables par notre cerveau.
Par exemple quand je dis à un enfant : « ne marche pas dans la boue ». Il y a fort à parier qu’il mette les deux pieds dedans !
Alors que si je lui dis : « regarde bien où tu mets tes pieds »,j’ai plus de chance qu’il évite de salir ses chaussures.
Si je choisis d’interpréter un évènement de manière positive, alors mon cerveau évitera de se concentrer sur le manque et s’axera dans la réalisation de mon objectif.
Cela demande de l’entraînement mais c’est faisable à force de pratique.
Pour commencer je m’efforce de mettre le moins de négations possibles dans mes phrases.
S’entrainer à « décatastropher »
« Avec un comportement optimiste je perçois la moindre difficulté comme passagère, contextuelle, attribuable aux circonstances extérieures, voire parfois comme une opportunité », note Cécile Neuville.
Elle conseille, à chaque contrariété, de prendre le pli de se dire : « Aujourd’hui, tout ne s’est pas si bien passé mais demain, ça ira mieux »,
En effet, bien souvent, le lendemain le problème paraîtra moins insurmontable.
« Ces exercices nous forcent à relativiser la difficulté qui n’apparaît plus comme une montagne à gravir, mais comme un petit point noir sur une page blanche », constate la psychologue.
Et au final, vous pouvez vous demander, sur tous les évènements de votre semaine ressentis comme désagréables, combien avaient un réel enjeu pour sur le cours votre vie ?
Le sport ou l’activité physique impacte la santé
C’est scientifiquement prouvé : faire du sport délivre un concentré de plaisir à votre corps et votre esprit.
Mais pourquoi ? Après 30 minutes de sport, les endorphines, la dopamine et/ou l’adrénaline se libèrent dans le corps.
Ces hormones du bonheur provoquent alors de multiples effets bénéfiques. Légère euphorie, réduction de la sensation de douleur et de fatigue, effets anti-stress, diminution de la fatigue et meilleure confiance en soi !
Le sport est un véritable allié de la santé physique et mentale.
L’alimentation améliore la santé
Enfin, revenons avec notre docteur Frédéric Saldmann qui est aussi nutritionniste.
« Une découverte récompensée par trois Prix Nobel il y a trois ans a montré que la faim est provoquée par l’hormone de l’appétit : la ghréline. Cette dernière a une autre action : elle stimule l’autophagie qui permet d’éliminer les vieilles cellules malades, mortes ou malformées qui peuvent provoquer des maladies. C’est une sorte de purification intérieure.
En plus, cette même ghréline booste l’hormone de croissance jusqu’à 2000%. C’est comme une hormone antivieillissement. Donc, si après avoir ressenti les premiers symptômes de la faim, vous patientez, gardez votre faim pendant 20 minutes. Vous allez vous faire une vraie cure de détox et de jeunesse ».
Le jeûne séquentiel
Aussi ce médecin recommande le jeûne séquentiel :
Le jeûne séquentiel, très en vogue actuellement, serait un autre instrument de bonne santé.
« Pendant 14 heures, s’il n’y a pas de contradiction de votre médecin, vous ne mangez pas. Vous buvez beaucoup (eau, tisane, thé…). Par exemple, vous dînez à 21h, puis vous déjeunez à 13h. Qu’est-ce qu’il se passe ? Votre teint est plus clair, vous risquez moins d’asthme, moins de rhumatismes, moins d’allergies… Bref vous allez très bien. Pourquoi ? À chaque seconde, l’être humain produit 20 millions de cellules pour remplacer ses cellules usées ou mortes. Or, plus on avance en âge, plus le risque d’erreurs de copie augmente. Quand on fait ce jeûne séquentiel, on renforce son ADN. On diminue son risque de cancer aussi. »
Enfin, bien évidemment, une alimentation variée et équilibrée, adaptée à l’âge permet de garder une bonne santé. Pour manger équilibré, il convient de varier les aliments en fonction des saisons et de retrouver le plaisir de manger. Bien entendu, il convient également de veiller à manger les bonnes quantités – ni trop, ni pas assez. L’astuce est de suivre son corps et comprendre les signaux qu’il envoie. Manger lorsque la faim se présente et s’arrêter lorsque la satiété apparaît.
Cultiver l’optimisme, faire du sport et soigner son alimentation, voilà un bon programme pour soigner son moral… Et sa santé !
Allez hop je me lance :
En résumé :
Je peux impacter ma santé en
- Cultivant l’optimisme
- Créant du lien avec mon entourage
- En pratiquant une activité physique.
A vous de jouer, chers auditeurs… La carte de 2 minutes de bonheur vous propose aujourd’hui d’utiliser le moins de négations possibles dans vos conversations !
La petite mousse est de Voltaire cette semaine
« J’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour la santé »