« Comment faire pour faire tomber le masque ? Quand je fais une présentation, je suis morte de trouille, j’ai le cœur qui bat la chamade, j’aimerais disparaître. J’ai le sentiment d’être un imposteur. Si je bafouille, si j’oublie ce que j’ai à dire, si je ne sais pas répondre à une question, que va-t-on penser de moi ? Le pire, c’est que si on me demande comment je vais, je réponds avec un grand sourire qui se veut le plus sincère possible : “super bien, je suis ravie d’être là, j’ai hâte de commencer !”. Et là, ça me chicotte, comment peut-on laisser paraître une image si différente de la réalité ? «
Nos masques viennent de nos blessures
Nous faisons suite aujourd’hui à notre podcast #117 je m’ouvre à mes blessures intérieures. En voici un bref résumé :
Nous naissons tous avec certaines blessures de l’âme. Selon Lise Bourbeau, ces blessures sont au nombre de 5 : blessure de rejet, blessure d’abandon, blessure de trahison, blessure d’humiliation et blessure d’injustice.
Nos blessures influencent nos pensées, nos comportements et également notre apparence physique. Tout comme une plaie mal cicatrisée, nos blessures vont continuer à nous gêner, à nous faire mal et à être réactivées par des expériences que nous jugerons alors désagréables. Nous continuerons de ce fait à vouloir mettre en place des stratégies de protection.
Prendre conscience de nos blessures, c’est donc comprendre nos mécanismes de défense qui nous empêchent de véritablement nous épanouir, qui nous empêchent d’être nous-même.
Le masque est un de ces mécanismes de défense. Il est une sorte de personnalité que nous créons inconsciemment pour nous protéger de nos blessures et cacher aux autres et à nous-même ce que nous avons du mal à accepter. « C’est comme si, dit Lise Bourbeau, nous portions un gant pour cacher une blessure que nous avions à la main. Cela peut faire illusion de l’extérieur, mais chaque fois qu’une personne ou une chose va venir appuyer sur notre main, même avec une bonne intention, cela vient réveiller et donc révéler votre blessure, et vous fait réagir. »
Quel masque pour quelle blessure ?
L’importance de notre masque est fonction de l’importance de notre blessure. A chaque blessure correspond un masque :
Ainsi,
- le rejet adopte le masque du fuyant : il peut fuir les relations, il peut fuir dans l’imaginaire, les conduites à risques. Il peut même se fuir lui-même.
- l’abandon adopte le masque du dépendant : son besoin des autres est constant (demande des conseils, recherche l’attention).
- la trahison adopte le masque du contrôlant : il veut garder la main sur tous les aspects de sa vie, et quelquefois sur la vie des autres.
- l’humiliation adopte le masque du masochiste : pour ne pas faire honte, il fait passer les besoins des autres en 1er et prend tout sur ses épaules.
- L’injustice adopte le masque du rigide : il ne s’accorde pas le droit d’être vulnérable et d’être imparfait.
Si nos masques nous protègent, pourquoi les faire tomber ?
Notre vie nous amène à vivre sans cesse des expériences. Or, quand nous vivons une expérience dans le jugement, la culpabilité, la peur ou toute autre forme de non-acceptation, nous remettons un masque ! Lise Bourbeau nous invite donc à accepter toutes nos expériences, ce qui ne signifie pas les apprécier ou être d’accord avec elles. Mais plutôt d’apprendre de ces expériences, reconnaître ce qui est bon pour nous et ce qui ne l’est pas.
Accepter son masque
En premier lieu, accepter une expérience implique de ne pas en vouloir à quelqu’un. “C’est de la faute du prof si je n’y arrive pas”, en vouloir à soi-même “Comme d’habitude, je n’y arriverai pas, je suis trop nulle” ou en vouloir à quelque chose “C’est à cause du vent que j’ai eu tant de mal à courir ce matin”. Ou encore faire fi de ce qui se passe “j’ai vraiment foiré cette présentation, c’est comme ça, la prochaine fois ça sera mieux !”. Sortir de la culpabilité
Pas de culpabilité, et oui, nous avons 2 ennemis qui nous empêchent la pleine acceptation de nous-même : notre ego (qui aime à nous faire croire que le coupable est l’autre) et notre ombre (qui nous coupe de notre moi intime – Bulle de Bonheur # 110 J’apprivoise mon ombre).
Comme nous vous le disions dans le #117, dès notre plus jeune âge, nous créons des masques pour nous protéger contre la souffrance que nous vivons de ne pouvoir totalement être nous-même, de devoir nous conformer à ce que les autres attendent de nous. La création de ces masques est l’aboutissement d’un processus qui a été nécessaire à ce moment-là et que nous continuons à reproduire inconsciemment pour nous protéger d’une situation qui réactive une blessure.
Et si vous décidiez de faire tomber les masques ?
Pour Lise Bourbeau, comprendre les mécanismes qui se cachent derrière nos masques est le moyen de guérir de nos blessures et de nous conduire vers notre véritable épanouissement. Comme nous l’avons souligné, nos masques ne sont pas permanents, il est donc possible de s’en débarrasser.
Comme à chaque fois que nous avons abordé un sujet concernant notre besoin de changer, nous devons nécessairement passer par l’étape préalable de la reconnaissance de ce qui doit être modifié pour notre bien-être et celui de notre entourage. Ici, il s’agit donc d’abord de pouvoir identifier nos blessures. Pour cette étape, nous vous renvoyons à notre podcast (Bulle de Bonheur # 117).
Par ailleurs, il est fondamental aussi de garder en tête que nous sommes responsables. Comme le rappelle Lise Bourbeau, « c’est toujours notre perception ou notre interprétation des faits qui cause notre souffrance et non ce que quelqu’un est ou fait. ». Intégrer cette règle va nous aider à lutter contre notre égo qui aime nous faire croire que quelqu’un d’autre est à blâmer (# 55 je suis acteur de ma vie).
Enfin, notre relation à l’autre peut nous aider. L’autre peut en effet nous servir de miroir. Par exemple, si vous avez peur de causer du rejet ou d’abandonner, c’est que vous avez aussi la blessure correspondante : vous avez peur d’être rejeté par l’autre ou d’être abandonné. C’est l’application du “triangle de la vie” : mon regard sur les autres – le regard des autres sur moi – mon regard sur moi-même. Les trois sont interconnectés.
10 rendez-vous pour prendre soin de son couple et pour faire tomber les masques avec son conjoint
C’est le pari du coffret de communication 1 temps pour 2®
Que faire pour faire tomber les masques ?
Lorsque vous êtes blessé, vous n’êtes plus vous-même, car l’émotion que vous ressentez alors est douloureuse. Alors, elle vous déstabilise et déforme votre vision de la situation et de vous-même. Par exemple, si je ne ne suis pas au courant d’une décision, si je suis tenue à l’écart d’un projet, je pense qu’on ne veut pas de moi. Si je laisse un message à un proche et qu’il ne me répond pas, je pense qu’il m’en veut pour quelque chose. En fait, la moindre situation où je ne me sens pas acceptée, écoutée ou encore aimée, déclenche en moi émotions désagréables et attitudes spécifiques : je me sens rejetée par les autres, nulle, et du coup je fais tout pour éviter de me confronter aux autres et je n’ose pas m’engager dans une relation ou dans un projet.
Savoir reconnaître ses blessures d’abandon, de trahison, de rejet, de justice ou d’humiliation et les accepter
Comme nous l’avons vu : « Prendre conscience de ses blessures peut être désagréable, mais cela est nécessaire pour guérir». Par ailleurs, souvenez-vous qu’accepter une blessure ne signifie pas être d’accord avec elle mais la regarder, l’observer et se demander ce qu’elle va nous enseigner.
Il y a de multiples indicateurs qui nous aident à identifier nos blessures et les masques correspondants (Bulle de Bonheur #117). La présence d’une blessure se mesure au niveau de l’intensité de l’émotion éprouvée, de la fréquence à laquelle elle survient et de la puissance de l’activité cérébrale associée.
Enfin, rappelons qu’accepter nos blessures signifie pouvoir accepter sans jugement non seulement les faits mais aussi les émotions, les pensées et comportements associés : “Je souffre d’une blessure d’injustice. Je comprends que cela est dû au fait que mes parents attendaient des résultats, ils ne laissaient pas de place au ressenti et j’avais peur de les décevoir. Aujourd’hui, je suis moi très exigeante, voire perfectionniste et le manque de reconnaissance pour un travail bien fait me met en colère. Sans parler de l’exigence que j’ai avec mes enfants pour le rangement de leur chambre, avec mon conjoint sur son équilibre alimentaire, avec mes collègues sur leurs présentations. Ce perfectionnisme s’est glissé dans tous les domaines de ma vie.”
Apprivoiser son égo pour faire tomber les masques
Lise Bourbeau définit l’ego comme la petite voix dans notre tête qui juge, critique, doute et culpabilise. “L’ego est l’ensemble de ces croyances qui t’empêchent d’être toi-même.” dit-elle.
L’ego cherche à nous protéger (c’est lui qui nous a persuadés de créer nos masques) mais en fait, il entretient et renforce les blessures. Il ne s’agit donc pas d’en vouloir à notre ego mais simplement de reconnaître que sa protection ne nous convient plus et de décider que nous pouvons survivre même si nous sommes blessés. Nous ne sommes plus ce petit enfant qui ne pouvait pas gérer sa blessure. En réalité, nous sommes adultes, avec plus d’expérience et de maturité, avec un regard différent sur la vie et nous avons décidé de nous accepter et de nous aimer davantage !
Reconnaître son ego
L’ego est actif quand dans une situation, nous ressentons une forte émotion désagréable et que notre petite voix intérieure se met à critiquer et juger. En réalité, critiquer les autres ou soi-même, comparer, se justifier ou se défendre, se faire valoir, vouloir avoir raison, mentir, dénigrer…
Le jugement et l’accusation sont donc le signe qu’un masque est activé. Ainsi, si une situation vous met en colère et que vous accusez une personne du sexe opposé, vous portez le masque du contrôlant pour vous protéger de la blessure de trahison. Si vous êtes dans l’autocritique et que vous ressentez de la honte, alors vous portez votre masque de masochiste pour vous protéger de subir à nouveau de l’humiliation.
Souvenez-vous que l’ego recherche les compliments. Il est incapable d’écoute ni d’être dans le moment présent (Bulle de Bonheur #25 le pouvoir du moment présent). Il se justifie, se compare, impose ses croyances et redoute d’être rejeté, mal aimé. Une fois que vous l’avez reconnu, vous allez donc devoir l’apprivoiser ; il fait partie de vous, donc inutile de le nier ou de vouloir le faire disparaître.
Dialoguer avec son ego
S’adresser à son ego, c’est le considérer comme une partie de vous qui n’est pas vous tout entier. En fait, c’est donc une façon de lui laisser juste sa place et de vous confirmez que vous n’êtes pas cette petite voix. De plus, c’est lui dire que vous avez le pouvoir et que c’est le moment d’écouter vos besoins et d’y répondre car vous connaissez vos besoins réels. En définitive, c’est une façon aussi de dire : “je ne suis pas le masque”.
Vous pouvez même lui trouver un nom et vous adresser ainsi à lui comme à une personne. genre “Eh ! l’ami, que me dis-tu” “Oh toi le masque, tu te réveilles”
Lorsque vous détectez un masque ou une blessure activée, Lise Bourbeau préconise de :
- Remercier son ego : notre Ego a besoin d’être accepté et rassuré. Son intention est de nous protéger donc nous pouvons le remercier de sa bienveillance. Par là même, nous renforçons notre habitude de manifester de la gratitude. (Merci de veiller sur moi, de vouloir me protéger…).
- Rassurer son ego : il est important de dire à son ego que nous prenons la décision de faire tomber nos masques et que nous assumerons les conséquences (…mais aujourd’hui, j’ai décidé de changer d’attitude, j’ai besoin de m’aimer davantage pourrait dire le dépendant… ou j’ai décidé de faire plus confiance aux autres pourrait décider le contrôlant…).
Réfuter ses fausses croyances, un bon moyen pour faire tomber les masques
Il y a certes notre petite voix intérieure qui vient nous perturber, mais il y aussi nos croyances limitantes qui sont actives. Elles se mettent, elles-aussi, en place pour nous éviter de souffrir, pour nous protéger. Elles sont également des obstacles à notre plein épanouissement.
Pour chacune des blessures existe une croyance :
- Le rejet pense : “je ne suis pas important.e”, “je ne vaux rien aux yeux des autres”, “je passe inaperçu.e”.
- L’’abandon pense : “je ne pourrai pas y arriver tout.e seul.e” , “j’ai besoin de quelqu’un pour m’aider.”
- L »humiliation pense : “je ne suis pas à la hauteur, je ne serai jamais à la hauteur de ce que les autres attendent de moi” , “je suis indigne”, “le principal est que les autres soient bien”.
- La trahison pense : “on ne peut pas faire confiance aux autres mais moi, on peut me faire confiance”.
- L’injustice pense : “je ne mérite pas ce qui m’arrive après tout ce que j’ai fait pour lui ou elle.”
Puisque ma croyance est une vision que j’ai de la réalité, je peux aller interroger cette soi-disante réalité en utilisant l’outil de la réfutation : “Est-ce vrai que je suis incapable d’y arriver seul ?”, Est-ce qu’il y a des moments, des lieux, où j’ai été à la hauteur ? “Est-ce que j’ai toujours raison ?”… Pour en savoir davantage sur les fausses croyances, retrouvez notre Bulle de Bonheur # 29.
En résumé pour faire tomber les masques :
1- Blessures et masques influencent nos rapports aux autres, notre comportement, nos pensées, nos émotions et même notre corps.
2 – Certains mécanismes de défense traduisent une blessure réactivée : fuir, être dépendant des autres, contrôler, prendre tout pour soi ou se fermer à toute forme de sensibilité.
3- Guérir de ses blessures et faire tomber les masques nous permet d’être authentique.
4- Tomber les masques, c’est apprendre à se connaître et s’accepter.
Allez hop ! Je me lance !
A vous de jouer, tirez une carte de 2 minutes ensemble ! et nommez une action qui pourrait vous aider à faire tomber un masque !
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