Le burn-out… Je n’ai pas d’énergie depuis quelques semaines, je suis fatiguée, facilement énervée par les remarques des autres ou les disputes des enfants. En plus, je travaille beaucoup depuis quelques mois car nous sommes en sous-effectif au bureau. A la maison, je ne vois pas le bout de la liste de choses à faire. Je ne suis pas très efficace en ce moment.
Le week-end j’ai du mal à récupérer, les enfants terminent de me pomper le peu d’énergie qu’il me reste. Je n’ai plus envie de sortir, je préfère rester à la maison tranquille, sans voir personne.
Et là ça me chicotte. Je ne me reconnais pas, j’ai envie mais je n’y arrive plus. Finalement, est ce que je ne suis pas en train de flirter avec le burn-out ? Comment faire pour récupérer cette énergie qui me définit si bien ?
C’est quoi le burn-out exactement ?
Nous allons évoquer cette semaine le burn-out dans toutes ses sphères, qu’il soit professionnel ou parental.
En Anglais, burn-out veut dire « brûler complétement ». D’ailleurs au Québec, on utilise cette expression « je suis complétement brulé » pour évoquer un état d’épuisement physique, émotionnel et mental. Cet état est lié à une dégradation du rapport d’une personne à son travail ou à sa vie familiale.
Cela se traduit par un épuisement émotionnel, physique et psychique. La personne est démotivée et ne sent plus à la hauteur. Le burn-out peut être compartimenté. C’est-à-dire que la personne peut avoir de l’énergie sur le plan professionnel, mais n’en n’a plus une fois en famille et vice versa !
La personne tient grâce aux nerfs et se dit « je dois », « il faut », « ça ira mieux quand le dossier X sera fini ». Ou encore « ça passera quand les enfants auront grandi ».
Des statistiques
C’est comme être dans une Ferrari avec un moteur de 2CV !
Le burn-out est donc très répandu. Selon une étude Gallup, 28% des Millennials américains interrogés se sentent souvent ou fréquemment en burn-out au travail, contre 21% des anciens.
Deux docteurs en psychologie belges, Moïra Mikolajczak et Isabelle Roskam, ont révélé des choses intéressantes dans leur livre “Le burn-out parental” (éd. Odile Jacob). D’après leurs études, 5 % des parents souffrent de ce burn-out et 8 % sont à risque élevé. Ce mal toucherait autant les pères que les mères et affecterait davantage les milieux ayant une éducation élevée.
En 1974 le burn-out a été défini par Freudenberger chez les professionnels de santé. Depuis, il touche tous les milieux professionnels.
Quels sont les symptômes du burn-out ?
Le burn-out survient de manière progressive. L’un des principaux signes est la distanciation émotionnelle du parent envers son enfant ou un surinvestissement professionnel. De ce fait, la personne accorde moins d’attention à ses activités et à ses émotions. En famille, le parent en burn-out se concentre sur l’essentiel, tel un robot. Nourriture équilibrée, bains, prises de rendez-vous.
Le point commun de tous les burn-out est le souci de la perfection. L’envie de tout faire tout seul, les journées trop courtes. Ou encore la culpabilité de ne pas arriver à son idéal, un ras-le-bol prolongé… Et là, relativiser devient compliqué.
Le matin, on se réveille fatigué même si on a bien dormi. Ou alors les ruminations nocturnes empêchent de dormir. Tout semble une montagne à gravir. On fait semblant d’aller bien, on se sent terriblement épuisé et on cherche à le cacher ! «Je ne comprends pas ce qu’il m’arrive”.
”Comment ai-je pu en arriver là ? ». Certains mangent en cachette pour se remonter le moral, boivent un petit coup pour se détendre et fument plus que de raison !
L’état général
Cela conduit à un état général qui se dégrade et même quelquefois des manifestations physiques. Perte ou gain de poids, maux de ventre, maux de tête prononcés, tachycardie et bien d’autres.
La personne se replie sur elle-même, n’a plus envie de contact social. Elle laisse tomber ses hobbies et devient d’humeur triste, sans entrain. L‘isolement ressenti pendant le Covid a entraîné de nombreux cas de burn-out.
Burn-out professionnel
Et au travail, la baisse de motivation et l’impression de ne pas être efficace s’installent. « Je n’arrive plus à me concentrer, à m’organiser. Même faire un planning est une épreuve ». « Ma mémoire me lâche »
Le salarié a de la difficulté à se concentrer, se sent débordé. Il ne peut gérer plusieurs dossiers à la fois comme il le faisait précédemment. Celui-ci a l’impression d’être dans un brouillard cérébral.
S’en suivent des difficultés à prendre des décisions qui vont jusqu’à une dévalorisation des compétences professionnelles.
Cela peut même conduire le salarié a une agressivité envers ses collègues de travail puisqu’il se sent en échec. Tout comme une agressivité envers ses enfants, attitude regrettée qui apporte sa dose de culpabilité.
Certaines professions sont plus à risque que d’autres. Le personnel médical et les enseignants notamment. Tous les métiers tournés vers les autres. Pourrions-nous dire que le burn-out est la maladie des gens généreux ?
J’ai bien constaté que la période de COVID a fragilisé tant les professionnels que les familles. Des situations de burn-out se sont multipliées.
Moïra Mikolajczak et Isabelle Roskam ont créé l’application gratuite « Dr Mood parental » pour aider chacun à savoir, à travers un test, s’il est concerné par le burn-out parental. Elle peut être une aide complémentaire.
Les causes d’un burn-out
Des facteurs de risque ont été identifiés. Être surchargé de travail, subir une pression pour travailler plus vite, manquer de contrôle sur son travail. Ou encore être peu récompensé ou reconnu, souffrir d’un certain manque d’équité, recevoir des demandes contradictoires. Mais aussi se voir imposer des objectifs peu clairs, disposer de moyens insuffisants ou en décalage avec les objectifs exigés, affronter un conflit de valeurs. Ou enfin subir une insécurité de son emploi ou se sentir isolé.
Le burn-out touche en priorité les personnes fortement engagées dans leur travail et qui trouvent du sens à ce qu’elles font.
Comme on l’imagine, ceux qui sont méthodiques, organisés, soignés, méticuleux, persévérants sont de merveilleux candidats au burn-out.
Loin de prendre la menace au sérieux, les candidats au burn-out sont généralement des battants qui se sentent indispensables. Alors, ignorant ces signaux d’alerte, ils redoublent d’effort. Ils travaillent encore plus, sans s’accorder le moindre répit. Tant et si bien qu’après quelques semaines, voire quelques mois, l’organisme réagit. Le poids joue au yoyo, les infections se multiplient.
La fatigue, d’abord physique, devient aussi intellectuelle. Et la concentration se fait plus difficile, la mémorisation aussi. D’où des frustrations, des angoisses, des sautes d’humeur.
Cela se traduit par un épuisement émotionnel, physique et psychique.
Quant le burn-out s’installe dans le couple
Le travail peut se transformer en un « intrus » dans le couple à partir du moment où le travail de l’un l’isole de l’autre. Celui-ci alimente une lutte de pouvoir entre les époux. « Depuis que tu as accepté cette promotion, je n’existe plus, tu n’es plus vraiment là, même quand tu es présent. » « Tu es super disponible au bureau et quand tu rentres, j’ai en face de moi une femme épuisée, incapable d’échanger et de bavarder. » « Et puis tu gères brillamment une équipe, mais avec nous, tu n’arrives pas à prendre la moindre initiative. »
« Pour aller deux jours en déplacement, tu trouves toujours le temps, mais pour prévoir une soirée à deux, c’est mission impossible… »
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Équilibre vie professionnelle/vie personnelle
Autant de bribes de dialogues qui reflètent que le travail a isolé le couple.
C’est important pour celui qui entend ces phrases, certes sous couvert de reproches, de prendre conscience que l’équilibre vie professionnelle/vie personnelle est rompu.
Certes, des phases de rush sont possibles. Cependant, il est important qu’elles soient bien définies dans le temps. «Je voulais te dire que pendant 6 semaines, je serai moins disponible car nous avons un énorme projet à rendre qui se termine par un salon de 3 jours à Dubaï. »
A partir de ce moment, le couple prendra les dispositions nécessaires pour pallier l’absence de l’un et surtout cette surcharge cognitive de quelques semaines.
Et même si le rythme est dense, donner du temps à son couple est fondamental. Un texto dans la journée ou se faire livrer un diner surprise pour passer la soirée sous les lumières des chandelles est bien simple même si on est débordé.
Après tout, on a toujours de la place pour mettre une réunion avec son boss ! Alors passer un coup de fil pour commander un bon diner ça prend moins de temps et c’est tellement ressourçant pour le couple.
Comment guérir du burn-out ?
Ne pas prendre le problème à la légère. Comprendre ce qui ne va pas, accepter la situation.
S’arrêter pour réfléchir, accueillir et mettre des mots sur le flot d’émotions.
Aller voir un médecin du travail, son généraliste ou un psychologue pour se faire aider.
Qu’est-ce que je peux changer dans ma vie de tous les jours ?
Réduire les exigences pour limiter son épuisement
Au travail, je peux demander un allégement de certaines tâches. A la maison, si je suis préoccupée par une bonne alimentation pour mes enfants, je peux baisser un peu mon niveau d’exigence. Et ainsi accepter de faire plus simple et toujours aussi healthy. # 126 Je revisite mon rapport à la performance
Savourer les petites joies du quotidien
Savourer les petites joies du quotidien et jouez à un jeu 2 minutes de bonheur en famille(https://www.2minutesdebonheur.com/produit/2-minutes-en-famille-complicite/)! #138 Je prends le temps d’être heureux
Se faire aider
Chercher à se faire aider. Soit au boulot par des collègues soit à la maison par la famille ou une aide extérieure pour se simplifier la vie.
Je peux me faire livrer mes courses, acheter des paniers tout faits, me faire assister pour le goûter d’anniversaire du petit dernier. Ou encore m’organiser avec d’autres parents pour les trajets des enfants, pour le foot deux fois par semaine. Prendre le temps de trouver un étudiant ou une association qui donnerait un coup de main pour le devoir des enfants.
Prendre soin de soi
Savoir prendre soin de soi physiquement, et améliorer son hygiène de vie. Aller simplement marcher pour prendre l’air 20 minutes tous les jours, c’est facile ! Pourquoi ne pas l’ajouter à mon planning ? Et si je prenais quelques cours de tennis pour me remettre à jouer avec mon mari au printemps ? Cela fait plusieurs mois que j’ai envie de le faire !
Essayer aussi la sophrologie, la méditation pour m’aider à me recentrer. #114 Je m’accorde des moments de méditation.
Être positif avec soi-même
Être positif avec soi-même et engranger tous les jours des réussites. Si si ! Il y en a forcément. Je peux ainsi remplir mon coffre à trésor. #6 Je me fais confiance.
Cet équilibre est évidemment difficile à trouver et toujours en mouvement. Bien sûr, il n’y a aucune recette, sauf trouver la sienne ! Pour y parvenir, soyez attentif à vos émotions. L’inquiétude et le stress étant de bons signaux qui avertissent que l’équilibre est en train de se rompre !
Pour éviter le burn-out
En résumé, chercher à
- Équilibrer sa vie personnelle et professionnelle.
- Avoir une bonne hygiène de vie, un sommeil réparateur, une alimentation saine.
- Prendre du temps pour soi, avoir une activité physique journalière, un temps pour méditer etc.
- Passer du temps de qualité avec ceux que l’on aime.
A vous de jouer chers auditeurs, la carte de 2 minutes de bonheur vous suggère cette semaine de prendre 2 minutes rien que pour vous chaque jour. Méditation, coup de fil à une copine, marche, un café seule en terrasse… Les idées sont nombreuses et surtout sources de de détente et de bien des joies !
La petite mousse est de Diane von Furstenberg cette semaine. Elle nous dit « Vous portez le passeport qui vous permettra d’atteindre votre propre bonheur. »