Les croyances
Il est amusant de se replonger de temps en temps dans le dictionnaire pour aller y chercher des définitions. Ainsi, on trouve 7 définitions du mot croyance ! Pour aborder notre sujet, nous avons retenu celle-ci. Une croyance est une “adhésion de l’esprit qui, sans être entièrement rationnelle, exclut le doute et comporte une part de conviction personnelle, de persuasion intime”.
La croyance repose donc sur 3 éléments :
- l’opinion (idée ou jugement sur un événement, une personne)
- la foi (fait de croire en l’absence de preuves)
- le savoir (connaissances acquises)
Ces 3 éléments auront des degrés différents selon le type de croyances (ainsi la foi sera plus importante en matière de religion, l’opinion en matière d’estime de soi…).
Nous allons nous intéresser aujourd’hui aux croyances que nous portons sur notre propre personne. Et plus particulièrement à toutes ces barrières que nous nous mettons car nous pensons que nous ne sommes pas “capables de”. Ces barrières forment ce que l’on appelle les fausses croyances ou encore les croyances limitantes. Dans le sens où elles brident notre épanouissement personnel, nous privent d’occasions de croissance et de bonheur.
Les croyances limitantes
Ces croyances limitantes agissent dans tous les domaines de notre vie. Relations, créativité, apprentissage, travail, réussite personnelle…
Au départ, nos croyances se mettent en place pour nous protéger. En effet, lorsque nous vivons une expérience désagréable voire douloureuse, nous nous protégeons. Et cela en rejetant, consciemment ou pas, cette partie de nous qui souffre de cette situation. Nous mettons ainsi en place une croyance protectrice et limitante nous empêchant de revivre une situation désagréable similaire.
La négation d’une émotion
Reprenons l’exemple de la négation d’une émotion (Bulle de Bonheur #5, #6 et #27). Si je dis à un enfant qui pleure après avoir raté sa compétition sportive “écoute, ce n’est pas grave. Ce n’est pas la peine de pleurer pour ça. Tu dois être fort. Des échecs, tu en auras d’autres dans la vie, c’est comme ça qu’on apprend”. Il y a de fortes chances que l’enfant se dise : “quand je montre mes émotions, mes parents ne m’écoutent pas. Ils ne comprennent pas ce que je vis et ce n’est pas important pour eux”.
Cette pensée négative risque de déboucher sur la croyance suivante. “Montrer ses émotions est inutile, il vaut mieux les garder pour soi”.
Si à cette expérience négative se rajoute un conseil (“tu aurais dû plus t’entraîner pour ton match”) ou un jugement (“ton équipe n’a jamais été performante”), le cercle vicieux des croyances limitantes s’amplifie. Et l’enfant peut être amené à se dire : “ça ne sert à rien de parler de soi”.
Croyance qui peut le placer dans une posture de retrait, voire une réelle difficulté à entrer en relation avec les autres. Il se retrouve sur cette fameuse autoroute neuronale, toute tracée, bordée de murs qui l’empêchent de voir d’autres routes et d’autres paysages.
La métaphore du projecteur
La métaphore du projecteur, proposée par Rob Holmes, illustre bien l’influence de nos croyances sur nos vie.
Vous savez comment fonctionne un projecteur de cinéma ? La lampe s’allume et projette des images animées sur l’écran. Pour fonctionner, le projecteur a besoin de 3 éléments : une ampoule, un film, un écran.
En fait, le projecteur, c’est nous. L’ampoule est l’éclairage que nous donnons à notre vie et le film est créé et animé par nos pensées et nos croyances.
Ainsi, si je crois que “la planète est foutue, que les gens sont égoïstes et irresponsables, et qu’il est inutile que je me donne du mal car rien ne changera de toutes façons”, le film de ma vie va être le reflet de mes projections. Et chaque évènement ou personne avec laquelle je vais interagir va venir alimenter mon scénario.
Mes croyances m’entrainent en effet à les justifier en m’appuyant sur n’importe quelle preuve qui va pouvoir montrer que j’ai raison de croire cela (les changements météo, mon voisin qui ne fait pas le tri sélectif…). Elles réduisent considérablement le champ de mon projecteur, donc mon champ visuel.
Agir sur ses croyances
Si je me rends compte que je suis responsable de la projection de mes croyances, alors j’ai le choix de changer mon film !
Vous avez peut-être entendu parler de l’histoire du braquage de banque avec un blessé par balle. Cette histoire est souvent utilisée pour illustrer un exemple possible de changement de film. Dans le premier film, le blessé pense « je n’ai vraiment pas de chance, je me suis fait tirer dessus. De tous les gens présents ce jour-là, je suis la seule personne blessée. Pourquoi c’est toujours sur moi que tombent les catastrophes ? J’ai raté 4 semaines de travail et en plus je n’ai pas pu conduire pendant 2 semaines. La vie est vraiment dure et injuste ! »
Dans le deuxième film, cette même personne se dit « quelle chance j’ai eu d’avoir été seulement touché à la jambe et que personne n’ait été tué ! Et finalement, c’était sympa d’avoir du temps libre en convalescence et de profiter de ma famille. C’est incroyable de voir combien de personnes sont venues me voir et ont pris de mes nouvelles. La vie est pleine de belles surprises ! »
Et vous, quel film projetez-vous ? En noir et blanc ou en couleur ? Sombre ou lumineux ? Sur petit écran ou sur grand écran ?
Et si vous changiez de film ?
Comment ?
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Modifier son attitude mentale pour modifier ses croyances
En modifiant votre attitude mentale, c’est à dire votre perception de la vie et des autres, vos croyances profondes. En effet, chaque pensée que nous avons, emprunte un chemin neuronal. Les neurologues ont ainsi démontré que plus nous répétons une pensée avec émotion et conviction, plus notre chemin neuronal se développe. Cela peut se produire avec tellement de force que le chemin devient alors une “autoroute neuronale”.
La bonne nouvelle, c’est que grâce à notre plasticité cérébrale, nous pouvons créer de nouvelles connexions pour déconstruire nos fausses croyances et changer notre manière de penser.
Ainsi, si nous changeons nos croyances négatives par une attitude plus optimiste, nous éclairons littéralement notre film, nous laissons passer plus de lumière en ouvrant notre champ visuel.
Dépasser ses croyances peut être un processus long et difficile car certaines de nos croyances sont devenues des certitudes bien ancrées (“j’ai toujours été nul en bricolage”, qu’on va venir justifier par “d’ailleurs, c’est de famille”).
Comme tout processus de changement, cela peut donc demander du temps mais voici quelques outils qui devraient vous faciliter la tâche :
Identifiez vos croyances limitantes
C’est l’illustration de la fameuse maxime “pour vaincre son ennemi, il faut d’abord le connaître.” La première chose à faire est donc de repérer vos croyances limitantes.
Les 5 croyances identifiées par Taubira Kahler dans les années 70 peuvent vous aider : “sois parfait”, “sois fort”, “fais des efforts”, “fais plaisir”, “fais vite”.
Le vocabulaire que vous employez est également un outil précieux pour les repérer. Par exemple, les phrases où vous utilisez :
– les verbes d’état (notamment le verbe “être”). Ce sont des verbes qui figent la personne (“je ne suis pas du tout manuelle”)
– les adverbes : “toujours”, “jamais” (“je suis toujours en retard au bureau”…), “trop” “ou “pas assez” (“je suis trop sensible”) ou encore la conjonction “mais” en 2e partie de phrase (“j’aimerais bien mais…”, “c’est joli mais…”).
Remplacez le négatif par le positif
Lorsque vous prenez conscience que vous raisonnez avec vos croyances limitantes, entraînez votre cerveau à raisonner différemment. Et cela en se référant à des propos positifs, bien plus motivants. Vous pouvez vous dire : “J’en suis capable… Avec un peu d’effort, je peux…” , “je suis à l’heure chez le médecin et à la sortie de l’école, je peux réussir à arriver à l’heure au bureau”.
Utilisez la réfutation
Puisque ma croyance est une vision que j’ai de la réalité, je peux aller interroger cette soi-disante réalité : “Est-ce vrai que je suis toujours en retard ?”. Le cas échéant, “est-ce que je suis en retard partout où je vais ? Est-ce qu’il y a des moments, des lieux, des personnes avec lesquelles cela a été ou c’est différent ? “Est-ce que j’ai toujours raison ?”…
Pratiquez la visualisation
Pratiquer la visualisation, c’est se projeter le résultat positif escompté sans pour autant faire abstraction des obstacles possibles. En reprenant l’exemple du retard, je m’imagine arrivant à l’heure au bureau : je me vois arriver, je vois l’horloge marquant l’heure, je prends l’ascenseur avec des collègues… (je peux y associer des émotions, des sensations, des odeurs…). Puis je pense également à un ou 2 obstacles possibles : l’institutrice de ma fille qui veut me parler ou le bus qui a du retard.
Cette visualisation du résultat positif et des obstacles est appelée “visualisation créatrice optimale” par le courant de la pensée positive. Il en a démontré l’efficacité en terme de réalisation d’objectifs.
Se projeter dans l’avenir désiré
Certains thérapeutes, comme Fletcher Peacock, utilisent également la “question miracle”, question propre à l’approche orientée vers les solutions. Dans cette approche, la personne est invitée à se concentrer sur son avenir idéal au lieu de se centrer sur son problème.
L’idée est donc de m’imaginer sans ma fausse croyance (“je suis toujours en retard”) et de me demander : “qu’est ce qui sera différent pour moi si j’arrive à l’heure ?”, “comment vais-je le savoir ?”, “qu’est ce que je vais voir, entendre, ressentir ?”, “”Comment vais-je agir ?”… “Et quoi encore ?”… Il s’agit de faire une description aussi riche que possible pour que mon cerveau commence à envisager un avenir différent en voyant, entendant et ressentant ce que je désire vivre.
En bref, les croyances
- Les croyances limitantes sont des constructions de notre mental, qui se mettent en place pour nous éviter de souffrir. Elles se construisent à partir de ce que nous avons appris, de notre éducation, de nos expériences et de notre environnement.
- Comme un disque dur, nous pouvons dé-programmer une fausse croyance et ré-initialiser notre cerveau.
- Dépasser ses croyances renforce l’estime de soi et la confiance dans les autres, augmente l’ouverture d’esprit et déploie notre potentiel
Allez hop, je me lance ! Je combats mes croyances limitantes !
A vous de jouer ! 2 minutes pour identifier une de vos croyances limitantes et choisir une action pour la modifier. Réfuter, positiver, visualiser… Et surtout pratiquez, car c’est par la pratique que vos nouvelles connexions neuronales (positives !) vont se créer et se renforcer.