La bienveillance…Quand j’adresse quelques mots et un sourire à une personne isolée, quand je rends service à ma voisine fatiguée par une naissance. Ou quand je fais une conduite pour une amie qui a le COVID. Ou bien encore quand j’écoute ma copine débordée par son boulot et quand je fais les courses de ma mère en perte d’autonomie. J’ai bien compris que tout ça c’était de la bienveillance !

Et là ça me chicotte ! Au bout d’un moment, quand je fais tout ça, ça me coûte vraiment parce que moi aussi j’aimerais qu’on s’occupe de moi. Je peux même péter les plombs quand je donne trop ! Et là je comprends vite que je ne suis plus dans la bienveillance ! Alors comment garder le bon cap ?

Être bienveillant

Multiplier les actes bienveillants vis-à-vis des autres et envers soi-même est une source de bonheur. Et pourtant, garder le bon cap est un vrai défi ! Si j’en fais trop, ça me coûte et je me perds et si j’en fais peu, je me sens coupable ! En couple, en famille, au travail, à l’école, comment avoir de bons messages de bienveillance ?

La bienveillance c’est quoi ?

Les définitions de la bienveillance

Question Etymologie : la bienveillance est une disposition favorable à l’égard d’autrui, du mot latin « benevolentia » qui donne aussi le mot bénévole.

« La bienveillance n’est pas un principe d’action mais une forme de relation. Elle est un engagement de l’être, une tournure d’esprit, un trait du coeur et de la raison. » nous dit Marc Grassin, philosophe de l’institut catholique que Paris

Selon la théorie des valeurs universelles de Schwartz, la bienveillance vise à préserver et améliorer le bien-être d’autrui. Elle favorise ainsi les relations de coopération et de solidarité. Elle inclut des comportements tels qu’être secourable, honnête, indulgent, responsable ou encore loyal.

Qu’est-ce c’est concrètement ?

Très simplement, être bienveillant c’est aider ou faire du bien aux autres ou à soi. Cette bienveillance est présente partout comme dans la convivialité, la gentillesse, l’altruisme, la générosité, la compassion, l’empathie. C’est aussi ignorer la mesquinerie et la jalousie. En fait, elle s’exerce à longueur de journée !

Démarrons également avec le prérequis que la bienveillance est différente de laxisme. Être bienveillant, ce n’est pas tout laisser faire, ce n’est pas remettre en question le cadre ni la responsabilité.

 

La bienveillance avec les autres ?

En étant bienveillant envers les autres, on accepte l’autre comme il est. J’essaie de comprendre ce que l’autre ressent en me mettant à sa place pendant quelques minutes. Il n’est pas question de le juger simplement être présent dans les bons moments et les moins bons moments.

Ecouter, c’est un des dons les plus important que l’on puisse faire. Il n’y a pas de meilleur moyen pour montrer que le vécu de l’autre a de l’importance. Par exemple passer du temps après sa journée de boulot à écouter son ado ! Ecouter, c’est se créer une bulle, c’est créer une atmosphère de confiance dans laquelle la personne se sent accueillie et sécurisée. #28 j’apprends à écouter

C’est aussi prendre soin de l’autre tout simplement. Par exemple, rechercher les fleurs préférées de votre maman et les lui faire envoyer pour la fête des mères. Ou encore préférer une balade en forêt, une visite dans un musée, pour passer du temps avec cette amie isolée.

La bienveillance s’exerce aussi dans le service. Tous les religieux, de toutes les religions, vous le diront, il n’y a pas de but plus élevé que de vivre dans le service. Rendre un service à une personne qui en a besoin est le meilleur moyen d’exercer sa bienveillance.

Cet altruisme est aussi une voie vers le bonheur. Nous retrouvons là la notion de bénévolat ! Par exemple les personnes qui participent à des œuvres de bienfaisance comme la distribution de repas aux plus démunis ont une grande satisfaction à rendre ce service à la communauté. Ils observent un grand sentiment de bien-être.

Les écueils de la bienveillance

Le premier serait d’agir envers les autres de façon démesurée. Nous avons tous en tête des exemples d’aidants qu’ils soient professionnels ou familiaux s’user à la tâche. Cette bienveillance extrême nuit à la santé en générant un épuisement mental et physique. #67 je me positionne par rapport aux autres

Le second cas souvent lié au 1er est de négliger ses propres besoins personnels. #12 j’identifie mes besoins.

La troisième mise en garde est la bienveillance manipulatrice et abusive qui, en nuisant à celui qui reçoit, ne peut être considérée comme une bienveillance.

 

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Comment pratiquer la bienveillance

Pratiquer la bienveillance envers soi-même

Souvent, la dureté ou le manque de bienveillance que nous manifestons envers les autres peuvent trouver leur origine dans la rudesse avec laquelle nous nous traitons bien souvent nous-mêmes. En effet, lorsque nous nous sentons en insécurité, notre système de détection et de défense face aux dangers est activé. Nous sommes en mode survie et il y a plus de risques que nous nous comportions de façon égoïste ou agressive vis-à-vis des autres. Nous pouvons même fuir la situation !

Certains chercheurs comme Paul Gilbert ont avancé l’hypothèse que la douceur envers soi désactive ce système de défense. Elle active le système d’affiliation, associé aux relations avec les autres et à l’affection.

D autre part, la bienveillance envers soi commence par l’acceptation et la gentillesse. Prendre soin de soi en étant bienveillant, c’est parvenir à accepter ce que l’on est et ce que l’on n’est pas.

Et nos défauts ?

Certains jours, nos défauts nous font honte. Notre faiblesse nous fait enrager. Nous avons contre nous des jugements négatifs et sévères. D’autres jours, il est facile pour nous de nous aimer. Notre estime est alors au beau fixe et notre vie nous semble heureuse.

La bienveillance implique aussi de se traiter avec soin. C’est un processus dynamique qui implique d’une part de se réconforter, de s’apaiser et d’autre part de se protéger, de se motiver et de valider ce que l’on est ou fait.

Cette douceur avec soi-même est une clé pour entretenir des relations plus amicales avec les autres.

Prendre soin de soi c’est comme le masque à oxygène dans l’avion. En cas de dépressurisation, le personnel de bord nous demande de commencer par nous-même en nous mettant correctement le masque à oxygène avant de pouvoir aider son voisin ou son enfant plus vulnérable. Effectivement, L’auto-bienveillance permet de mieux prendre soin de l’autre ! #39 je pratique l’auto-compassion

Je suis mon meilleur ami

Une de vos amies vous raconte qu’elle a eu des problèmes ce matin avec ses enfants pour les préparer pour aller à l’école. Elle était pressée et ses enfants n’obéissaient pas. La situation était super tendue et ce matin, exaspérée, votre amie a mis assez durement un de ses enfants en pyjama dans la voiture, alors qu’il pleurait. Tout cela sous le regard des voisins.

Votre amie s’en veut terriblement, se dit qu’elle ne se lève pas assez tôt, qu’elle n’arrive pas à gérer la situation, qu’elle perd ses moyens. Elle a honte du regard des voisins et elle fait des choses qu’elle n’aurait pas imaginer faire, dans son idéal de « bonne mère ». Vous voyez le tableau !

L’écoute avec bienveillance

Comme vous êtes son amie, vous l’écoutez attentivement, vous compatissez. Et comme vous avez un regard extérieur, vous lui dites. « En réalité, je pense que nombreux sont les parents qui se retrouvent dans cette situation avec l’heure qui tourne et l’enfant qui ne veut pas s’habiller. Beaucoup aussi perdent leurs moyens. Cependant, cet agacement ne fait pas de toi un mauvais parent. C’est simplement une situation commune rencontrée par de nombreux parents. Ils cherchent ensuite d’autres moyens de faire, voyant que celui-ci n’est ni efficace dans la durée, ni satisfaisant. »

Offrez à votre amie cette prise de recul pour regarder la situation sous un angle différent et prendre de la hauteur. Cela peut lui permettre de faire ce petit pas de côté pour qu’elle choisisse une nouvelle attitude, une nouvelle posture qui sera sans doute plus adaptée à sa situation.

Quelle chance vous lui offrez par votre écoute, votre bienveillance et votre accueil sans jugement !

Et vous, si vous êtes dans une situation que vous vivez régulièrement et qui est difficile pour vous et pour laquelle vous êtes dans l’autocritique et la culpabilité ? Repensez à cet exemple et regardez la situation en vous parlant comme si vous étiez votre meilleur ami !

Pratiquer la bienveillance

Comment être bienveillant envers soi-même ?

  • Soyez attentif aux mots que vous utilisez en parlant de vous. Quand vous vous traitez « d’imbécile », de « nul », il est difficile ensuite de s’affirmer et d’avoir confiance en vous parce que vous confondez « la personne » et « l’acte ». Si nous ratons quelque chose, c’est la chose que nous avons râtée et non nous qui sommes ratés ! Prenons un exemple ! « Je suis nulle d’avoir oublié ce rendez-vous ».(L’acte) a un impact bien différent sur l’estime de soi. Plutôt que « je suis nulle, avec moi c’est toujours pareil, je suis incapable de penser à ce que j’ai à faire » (la personne)
  • Accueillez vos comportements sans les juger ! Reconnaissez vos émotions, la souffrance ou la joie qui y sont associés. Et surtout, valorisez et soyez fiers et satisfaits des moments qui vous font vous sentir bien. #92 Je suis imparfait
  • Stop à la comparaison ! Car soit elle dévalorise soit au contraire, elle renforce votre ego. Or être bienveillant c’est penser que l’autre est comme soi. Et que moi je suis comme l’autre. Ni mieux, ni moins bien, juste pareil !
  • Acceptez votre vulnérabilité. Elle participe à la création du lien, elle permet d’être touché par l’autre. C’est la lumière qui entre par la faille, comme l’exprime Leonard Cohen dans sa chanson. #49 je montre ma vulnérabilité.

La bienveillance parentale

Comme nous l’avons vu dans le Podcast #52 l’autorité bienveillante , la bienveillance en éducation implique des règles et de l’autorité de la part des adultes. Le cadre posé est cependant propice à une adhésion par l’enfant et non à une soumission.

La motivation induite par une éducation bienveillante est par conséquent saine et pérenne. Ce climat de confiance permet de prendre des risques et de faire les apprentissages en toute sécurité.

Ajoutons que les enfants élevés dans la bienveillance feront plus naturellement preuve de bienveillance à leur tour. C’est un cercle vertueux.

La bienveillance dans le monde professionnel

En outre, de plus en plus de psychologues s’intéressent à la bienveillance au travail et la récente pandémie renforce cette tendance dans le monde de l’entreprise.

Effectivement, la bienveillance est un engagement vis à vis de l’autre, et non un concept de management ou d’organisation.

« Elle consiste à veiller au bien-être de son entourage dans l’accomplissement des projets qu’on lui a confiés, » indique Estelle Morin, professeure titulaire au Département de management de HEC Montréal et membre du Consortium de recherche sur l’intelligence émotionnelle appliquée aux organisations. « Cela touche la santé et la sécurité dans leurs trois dimensions : physique, psychologique et sociale. La bienveillance permet aussi d’instaurer le climat de sécurité nécessaire pour que les équipes puissent prendre des initiatives, voire des risques, afin d’améliorer leur efficacité et trouver des solutions innovantes », explique la professeure. Elle précise que la bienveillance repose sur le besoin profondément humain de rendre service.

La bienveillance à l’école

Des travaux ont mis en évidence que la bienveillance est bénéfique pour le bien-être de l’enseignant, des élèves et pour la motivation et la qualité des apprentissages.

En effet, les études démontrent que les émotions désagréables sont dommageables notamment pour l’attention, la mémorisation, la créativité, la motivation à apprendre et nuisible au fonctionnement social. À l’inverse, les émotions dites agréables ou positives permettent de mieux apprendre, favorisent la créativité et la ais aussi ainsi le bien-être individuel et la qualité des relations sociales.

La psychologie positive, la bienveillance à l’école englobe les notions de respect, de tolérance, d’acceptation, d’empathie, de compassion. Et aussi l’exigence adaptée à l’âge, de fermeté et de rigueur, c’est-à-dire de maintien d’un cadre conforme aux besoins psychologiques des élèves.

Les effets positifs de la bienveillance

Pour conclure, les conséquences de la bienveillance envers soi ou envers les autres portent sur de nombreux aspects de notre bien-être.

Nous pouvons en retirer des relations plus riches avec une plus grande variété de personnes tout comme un esprit plus ouvert. Cela permet de développer une attitude plus positive dans beaucoup d’aspects de la vie de tous les jours.

Etude de Lyubomirsky et Al (2005). Cette expérience montre que lorsque l’on demande à des personnes de faire plusieurs actes de gentillesse envers des étrangers au cours de la même journée, leur niveau de bien être augmente.

Une méta-analyse de 201 études a démontré que la bienveillance a un impact positif sur notre corps ! Elle développe de la sérotonine, notre hormone du bonheur et de ce fait renforce nos défenses immunitaires.

En conclusion, augmentons sans compter tous nos gestes de bienveillance, nos sourires, nos attentions, notre gratitude, il en va de notre santé !!

https://www.apa.org/news/press/releases/2020/09/doing-good-boosts-health

Allez hop je me lance :

En résumé,

  • la bienveillance envers soi-même se cultive en reconnaissant la richesse que nous sommes.
  • Multiplier les actes bienveillants vis-à-vis des autres est une source de bonheur
  • Avec la bienveillance mon bien-être et mon estime de moi vont augmenter.

A vous de jouer chers auditeurs, la carte de 2 minutes ensemble nous propose de nommer la tout de suite un acte bienveillant que vous avez posé pour vous-même et un autre pour votre entourage la semaine dernière ! si, si vous allez trouver !

La petite mousse est toute douce aujourd’hui, elle nous est servi par Catherine Gueguen « Être bienveillant, c’est porter sur autrui un regard aimant, compréhensif, sans jugement, en souhaitant qu’il se sente bien et en y veillant »

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