Constat : on oublie de s’accorder des moments de méditation
Et les moments de méditation dans tout ça ? Nous menons très souvent nos vies en oubliant que nous sommes ici et non pas là-bas, aujourd’hui et non hier ou demain ! Or, omettre d’être où on est, c’est oublier de se connecter à son moi profond. C’est se couper de sa vie intérieure qui est celle qui nous permet d’apprendre, de créer, de grandir.
Comme nous l’évoquions avec Eckart Tolle (Bulle de Bonheur #25 Le pouvoir du moment présent), nos pensées n’aiment pas l’ici et le maintenant. Car elles n’ont aucune prise dessus. C’est pourquoi nos pensées nous ramènent sans cesse vers le passé ou nous emmènent vers le futur. Elles nous poussent à chercher un ailleurs, dans l’espoir d’avoir aussi bien qu’avant ou d’avoir mieux plus tard. Vous voyez les phrases comme « Avant quand je travaillais, j’étais plus épanoui ». Ou « Quand j’aurai plus d’argent, je serai plus heureux ».
Qu’est-ce que la méditation ?
La méditation nous permet de sortir de cette tension entre passé et futur qui nous berce d’illusions, qui nous trompe. Elle est la culture de l’éveil, de la conscience du moment présent. La méditation permet de se connecter au réel. Elle aide à être soi-même et à mieux se connaître. De plus, elle contribue aussi à accepter le chemin qui est le nôtre, à faire des pauses sur le présent. Ainsi, nous percevons mieux la direction que nous prenons, ce qui correspond le mieux à notre moi profond, ce qui est notre voie.
En outre, elle est cet éveil qui nous permet d’émerger du brouillard. Un éveil que certains ont quelquefois avant de mourir. Mais dont l’expérience trop tardive engendre des regrets. C’est donc pour profiter pleinement de cette expérience que nous vous proposons aujourd’hui de vous initier ou d’approfondir cet état d’éveil.
Les pratiques de la méditation
Comme nous sommes acteurs de notre vie (Bulle de bonheur #55), nous sommes les seuls à pouvoir nous réveiller. Et ce, même si notre entourage essaie souvent de nous tirer de notre sommeil. “Soyez votre propre lumière” dit Bouddha.
Si je parle de Bouddha, n’allez pas croire qu’il faille être nécessairement enclin au bouddhisme ou au mystique pour goûter aux bienfaits de la méditation.
Certes, les pratiques les plus systématiques ont été développées dans la tradition bouddhique. Mais la méditation a une essence universelle. Elle s’adresse donc autant aux orientaux qu’aux occidentaux, aux pratiquants qu’aux agnostiques.
La méditation comprend un ensemble très varié d’approches. Ainsi, de même qu’il existe forcément un sport qui vous convient, il existe une méditation qui vous correspond. Il s’agit de la méditation de concentration, de pleine conscience, de bienveillance. La cohérence cardiaque, la marche méditative, les mantras sont quelques exemples de l’univers bigarré que recouvre la méditation.
La méditation de pleine conscience
Elle est sans doute la plus connue et la plus répandue. Elle s’implique de plus en plus dans la société : médecine, écoles, universités, entreprises mais aussi applications pour téléphone, tuto, cours… Comme vous le voyez, de nombreux supports existent pour apprendre à en faire une utilisation quotidienne. Vous pourrez vous sentir bien et aussi gérer le stress (examen, entrevue…). Vous aurez un avantage pour faire face à la douleur, à des tensions ou encore à des difficultés de la vie.
Zoom sur la pleine conscience
Qu’est-ce que la pleine conscience ?
La pleine conscience signifie « faire attention » d’une manière particulière, c’est-à-dire délibérément, dans l’instant présent et sans aucun jugement. Cette sorte d’attention permet une prise de conscience plus fine, une acceptation de ce qui se passe dans le présent et une plus grande clarté d’esprit.
Être dans l’instant présent, c’est être attentif à ce qui nous arrive et à ce qui nous entoure, sans préjugés, sans antipathie. Mais aussi sans sympathie, sans projections ni espoirs.
La pleine conscience est une vieille pratique bouddhiste qui s’attache donc à l’éveil de notre conscience et l’harmonie avec notre soi et notre environnement. Elle suppose par conséquent un esprit d’acceptation et de bienveillance envers soi, une ouverture à tous les possibles.
Pourquoi pratiquer la méditation ?
La pratique de la méditation peut paraître antinomique avec notre société où le contrôle et la domination de la nature par l’homme sont prégnants. Sans parler de notre course après le temps souvent incessante (Bulle de Bonheur #2 J’étire le temps). Et pourtant, force est de constater que nous en entendons beaucoup parler de méditation, à un point tel que certains en parlent comme d’une mode.
Ce qui est certain en revanche, c’est que la méditation n’est ni une religion, ni un système de pensée ou encore une idéologie.
C’est « un procédé pratique pour développer le potentiel de chacun ». Il fait appel à « la douceur, l’appréciation du moment présent, l’amour de soi et des autres ».
Elle peut être pratiquée partout, chez soi, dehors, seul, en groupe ou avec un enseignement spécifique. Si la pratique peut paraître simple, elle n’est cependant pas facile. Car notre ego (encore lui !) aime avoir le contrôle. Cela nécessite donc une certaine volonté mais aussi un engagement, notamment pour lutter contre nos habitudes qui peuvent être très très résistantes !
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Changement de regard : alors, si vous arrêtiez votre vie pour un seul instant ?
Méditer, c’est prendre une pause mentale. C’est sortir un temps du courant incessant de nos pensées. Sacré défi quand nous réalisons que nous avons environ 60 000 pensées par jour, et que 90% d’entre elles sont récurrentes.
Comme le mentionne David O’Hare, spécialiste de cohérence cardiaque, nos pensées sont comme des milliers de singes sautant de branches en branches dans un vacarme fou. Ou encore comme des centaines de balles de flipper lâchées en même temps et qui rocheraient et “flipperaient “ dans tous les sens ! Pas question donc de vouloir les arrêter ! C’est comme si vous vouliez stopper le mouvement incessant de la mer, c’est impossible ! En revanche, il est possible de profiter de l’énergie de ce mouvement, de surfer sur les vagues plutôt que de vouloir les éviter ou les arrêter.
Jon Kabat-Zinn est médecin émérite américain qui a contribué à la diffusion de la médiation de la pleine conscience. Il compare nos pensées à un torrent. Il définit ainsi la méditation comme le fait “s’asseoir sur le bord du torrent, l’observer et apprendre à ce qu’il a à nous dire”. La méditation invite donc à accepter ce qui est là, sans AUCUN jugement.
La méditation : une pratique discrète ?
Nous l’avons dit, la pratique de la méditation va se heurter à des obstacles. Nous avons parlé ainsi de nos pensées et du temps. Sous une autre forme, nous pourrions dire que trois éléments vont contrarier notre pratique. La constance, l’immobilité (trop souvent connotée négativement) et les pensées intrusives.
À l’instar de David O’Hare, auteur du livre 5 minutes le matin, il propose à ceux qui veulent s’initier à la méditation ou s’y remettre, de commencer par une pratique matinale de 5 minutes. Pourquoi ? D’abord pour être fidèle à notre politique des petits pas ! Ensuite, pour que vous puissiez vivre l’expérience de la méditation sur un temps que vous trouverez sûrement dans votre début de journée. Pour que cette pratique devienne un acte aussi simple que nécessaire et aussi bénéfique que le “lavage de dents”. Attention : vous risquez vite d’avoir envie d’y accorder plus de temps !
Certains enseignants invitent à garder pour soi la décision de méditer. “Pratiquez discrètement”, conseille Jon Kabat-Zinn, afin de garder toute votre énergie pour vous. À vous de voir !
En pratique : quelques bases de la méditation
La posture
Nous imaginons souvent que la posture du lotus (assis jambes entrecroisées) est LA posture de la méditation. Elle a bien entendu des avantages et des raisons d’être. Mais si elle engendre des tensions ou un inconfort, elle sera un obstacle à votre pratique. C’est en ce sens que David O’Hare dit que la meilleure posture est celle où vous êtes “confortable”. C’est-à-dire la position qui allie le confort (pour éviter les tensions) et la stabilité (pour éviter d’avoir à bouger). Celle qui permet d’être pleinement conscient de votre corps sans gêne.
Comment se tenir ?
Vous pouvez bien sûr être assis en tailleur mais également assis sur une chaise, les pieds à plat ou encore vous mettre à genoux. Pensez aussi aux outils de confort comme le coussin à glisser sous les fesses, le banc de méditation, la couverte ou le plaid sous les genoux. Mais pas trop de confort non plus (comme votre gros fauteuil bien moelleux !) car votre dos doit garder une certaine rectitude. Votre stabilité sera assurée par le fait que vous aurez trois points d’appui (comme le trépied d’une table), constitués généralement de l’assise et des genoux (ou des pieds si vous êtes assis sur une chaise ou un tabouret).
La respiration
Elle est centrale en méditation. La respiration est le seul élément de notre système nerveux autonome que nous pouvons contrôler grâce à notre volonté (la ralentir, l’accélérer, l’amplifier, la couper …). Elle nous permet d’influencer notre système nerveux, ce qui est un atout indéniable.
Le bon moment
Il est souvent conseillé de méditer le matin mais vous seul pouvez déterminer quel est le meilleur moment pour vous.
Le lieu pour s’accorder des moments de méditation
Là encore, c’est vous qui allez trouver le lieu où vous êtes le plus confortable. Si ce lieu n’est pas destiné uniquement à la méditation, il doit en revanche être calme et si possible rester le même (c’est une façon de rentrer dans le rituel et c’est en ritualisant la méditation que vous arrivez à l’intégrer dans votre vie). C’est comme vous laver les dents le matin ou prendre votre café après le lunch.
Les bases temporelles de la méditation
Le temps
Nous perdons la notion du temps en méditation et le souci du temps ne doit pas venir polluer ce moment que nous prenons pour nous. L’utilisation d’un minuteur, d’un chronomètre avec une sonnerie douce ou encore d’une application mobile permettant de programmer votre séance avec des sons qui vous plaisent, ainsi vous éviter de penser que c est bientôt l heure de vous mettre au boulot.
Être relaxé
La relaxation est très souvent associée à une préméditation. Il existe de nombreux exercices de relaxation que nous vous laissons aller dénicher. Mais souvenez-vous que la détente est très importante pour une pratique méditative adaptée. À défaut d’exercices, pensez au moins à prendre quelques secondes pour “arriver”. Respirez à votre rythme et accueillez comment vous êtes à l’instant T (relâché, tendu, lourd, léger, sensation de chaleur, de fraîcheur …), et toujours sans aucun jugement ni recherche d’explications de votre état du moment.
Se mettre dans le “mode de l’être” pour un moment
Comme Eckhart Tolle nous y invitait (Bulle de Bonheur #25), il s’agit de se placer dans la posture de l’observateur, du témoin du moment. Comme si vous étiez une caméra qui filme, qui enregistre les sons, les couleurs, les sensations, les mouvements du moment présent … sans pensée, sans analyse, sans critique, sans volonté de changer ce moment, juste dans l’accueil de ce qui est là, au moment où le film tourne.
La difficulté qui peut surgir est de renoncer à attendre un résultat. Cela peut vous paraître surprenant mais les enseignants en méditation mettent en garde contre notre tendance à vouloir obtenir quelque chose en méditant (je médite pour me détendre, pour devenir meilleur, pour être moins stressé …). Car la méditation est un acte gratuit, un acte qui relève beaucoup plus de l’être (un état : être conscient) que du faire (une action).
“Tout est là” est une phrase que nous retrouvons très fréquemment dans la pratique.
Allez hop je me lance
Si je résume
- Méditer, c’est se mettre en mode pause et juste accepter ce qui est là.
- Ce n’est ni être passif, ni dans la résignation ou ni dans l’attente d’un résultat.
- Méditer suppose d’être actif . C’est s’ouvrir à ce qui est, se centrer sur le présent, sans élaboration ni jugement.
- La méditation a des effets physiologiques, psychologiques et expérientiels (lâcher-prise, félicité, équanimité …).
À vous de jouer ! Tirez une carte de 2minutes ensemble ! Je vous propose de choisir une forme de méditation et de la mettre en pratique dès demain matin !
La petite mousse de cette semaine nous est servie par Antonin Sertillanges qui nous rappelle que “ne pas avoir le temps de méditer, c’est n’avoir pas le temps de regarder son chemin, tout occupé à sa marche”.
Avec Bulle de Bonheur, prenez le temps d’être heureux !