Comment arrêter de se plaindre quand tous les matins, je retrouve la cuisine en désordre, les enfants n’ayant pas jugé utile de ranger leur petit déjeuner. Et là je me dis : « Une fois de plus, ils laissent tout en plan, et de toute façon tout est comme ça dans cette maison… » Et je n’arrête pas de me plaindre…
J’arrive au bureau et je retrouve ma collègue qui, tous les matins, soupire en arrivant. Elle en a marre de tout : de tous les mails, du temps, de la politique de l’entreprise, rien ne va ! Toute la journée nous avons le droit à ses grands soupirs.
Quant à mon voisin, il n’est jamais content de la ville, rien n’est jamais assez bien, les ordures sont mal ramassées, la ville ne s’occupe pas des plus vulnérables, les derniers lampadaires installés ont coûté trop cher.
Pour terminer la journée, quand je vais chercher mes enfants à l’école, ils se plaignent de leur prof trop comme ci ou comme ça. Et pour finir, quand ils arrivent à table pour le diner, ils râlent. « Oh non pas encore une quiche, on en a marre !»
Et je me surprends à finir ma journée, en soupirant moi aussi…
Et là ça me chicote :
C’est quand même incroyable de constater à quel point nous avons cette facilité à nous plaindre.
Et pourtant, je me rends bien compte que cela n’apporte pas grand-chose à part diffuser un max d’ondes négatives.
Y a-t-il un moyen de sortir de cette spirale de la plainte ?
Se plaindre : définition
Le Larousse définit le fait de se plaindre par « Exprimer la peine, la douleur qu’on éprouve, en cherchant auprès d’autrui la compassion, le soulagement, un remède ».
Face à une situation qui ne nous convient pas, des pensées de résistance se mettent en place et provoquent des émotions désagréables en nous, que nous extériorisons à travers des plaintes.
En réalité, tout le monde se plaint : une contrariété, un imprévu, une bonne raison objective qui nous contraint. Ou encore une broutille ou bien une simple attitude habituelle que l’on a mise en place sans s’en rendre compte… Voici tout autant de raisons de se plaindre.
Il y a aussi des champions en la matière, ceux qui se plaignent tout le temps pour un oui ou pour un non.
Essayons de comprendre un peu mieux ces différents degrés.
Saverio Tomasella, docteur en psychologie, dans son livre « Le syndrome de Calimero » explique qu’il y a plusieurs catégories de plaintes.
Le Calimero : tout est prétexte pour se plaindre
Tout d’abord, il y a les « Calimero » qui font référence au célèbre petit poussin noir de dessin animé, tombé dans la suie, coiffé d’une coquille brisée. Il se sent en permanence persécuté et sa réplique la plus connue est « c’est vraiment trop injuste » ! C’est celui pour qui tout est prétexte pour se lamenter !
Souvent, ces personnes ont pu vivre des injustices, des blessures dont elles vont se protéger. En effet, plutôt que d’en parler, elles vont reporter leurs angoisses et leurs émotions sur n’importe quel sujet. Elles vont alors se plaindre sur des sujets de plus faible importance, bon prétexte pour évacuer. « Il pleut, je suis fatiguée, j’ai mal à la tête… » au lieu de parler de l’immense inquiétude qu’elles ont à cause de leur père à l’hôpital ou de leur chéri avec qui elles se sont engueulé ce matin. Sans parler du senior qui est attristé par sa solitude.
Si ces plaintes qui reviennent en boucle révèlent une blessure plus profonde, il est vrai aussi que, pour l’entourage, cela peut devenir assez pénible à supporter et même déteindre sur le moral.
Reconnaître les schémas de pensée négatifs
En effet, nous avons ce que l’on appelle des « neurones miroirs » découverts dans les années 1990 par Giacomo Rizzolatti, directeur du département de neurosciences de la faculté de médecine de Parme. Si quelqu’un en face de moi râle, mon cerveau va déclencher par mimétisme la même réaction. Pour illustrer, ce sont ces neurones qui vont s’activer quand quelqu’un baille. Aussi, avez-vous remarqué que, quand dans un groupe une personne se plaint, l’entourage finit aussi par se plaindre ?
Rappelons-nous aussi que 90% des pensées qui nous traversent sont négatives. Alors, si en plus nous avons en face de nous des personnes qui se lamentent, il y a peu de chances que nous soyons enclins à sauter de joie en les côtoyant toute une journée ! Pire encore, au contact des jérémiades d’une personne, nous allons nous sentir comme vidés de notre énergie.
Tout le monde se lamente dans ma famille
Dans d’autres cas, des personnes ont pu grandir dans un univers où il était assez naturel de se plaindre et sans s’en rendre compte, ont adopté la même manière de fonctionner. Selon Saverio Tomasella : « Ils sont enfermés dans ce mode relationnel qui les limite énormément.»
En effet, ces personnes ne savent pas communiquer autrement que par revendication.
Sachant qu’il faut 21 jours au cerveau pour adopter de nouveaux comportements, on se doute bien qu’il peut être difficile pour quelqu’un qui a grandi dans cette atmosphère, de s’en défaire.
L’impact de la plainte sur soi et sur les autres
En dehors du cas de Calimero ou de cette habitude qui s’est installée, la plainte, quand elle est occasionnelle peut être tout à fait saine, puisqu’elle est simplement l’expression d’un mécontentement face à un état de fait qui échappe à notre contrôle. Saverio Tomasella explique alors que la plainte « énonce un dommage ou une injustice que l’on a réellement subi et permet de poser une limite à un comportement abusif ou irrespectueux ».
« Oh là là, Il fait froid ! Pff le train est encore en retard !! Ras le bol, mon patron ne m’a pas augmentée ! Les enfants n’ont pas rangé leur petit déjeuner ce matin et je vais devoir le faire à leur place », « Grr, mon ordi a des bugs ce matin » On peut légitimement comprendre que ces situations suscitent du désagrément, de la déception ou un mécontentement.
Nous l’exprimons alors en râlant pour plusieurs raisons : attirer l’attention sur nous, nous soulager (soyons honnête, ça fait toujours du bien de râler !) ou simplement créer de l’interaction ou du lien social.
Mais ce qu’il faut bien se dire, c’est que même si cela va nous soulager, c’est de manière éphémère. Eh oui, le simple fait de se lamenter ne va pas changer la situation.
« Pffff, il pleut ». Oui il pleut, mais que peut-on y faire ?
« Vraiment les trains sont tout le temps en retard, comme c’est pénible !». C’est vrai que c’est agaçant et que ça fait du bien de râler un bon coup, mais qu’est-ce que tu peux faire pour changer ces retards ?
La plainte comme expression de ses émotions
Nous voyons bien dans ces cas précis que la plainte est une expression de nos émotions d’une situation sur laquelle nous n’avons pas de prise, nous ne pouvons ni changer le temps, ni faire entrer les trains en gare à l’heure !
Se plaindre va non seulement ne rien changer, mais va même nous entrainer dans une spirale : « la plainte attire la plainte ! » Et l’on peut facilement tomber dans une sorte de complaisance de cet état.
L’éclairage de Saverio Tomasella
« Je me plains trop quand je n’arrive plus à faire autrement, quand je me sens enfermé dans ce mode de communication et cette façon d’entrer en relation avec les autres, ajoute le docteur en psychologie. D’un autre côté, on peut estimer que l’autre se plaint trop quand elle ou il casse nos élans, entame notre bonne humeur, nous rend pessimistes ou grincheux à notre tour, nous plombe, nous envahit. »
En conclusion, que l’on soit « Calimero », que l’on ait grandi dans la plainte, ou que l’on râle de manière occasionnelle et ajustée, la plainte en elle-même nous soulage sur le moment mais ne change pas grand-chose. Voire même peut nous entraîner dans une spirale négative ainsi que notre entourage.
Alors comment dépasser cette plainte ? Comment sortir de cette spirale ?
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Prendre conscience de nos plaintes met fin aux lamentations
En tout premier lieu, prendre conscience que nous nous plaignons permet de nous placer à l’extérieur de nous-même et nous invite alors à une meilleure prise de recul.
Un bon moyen de le savoir est de tenir un petit cahier et mettre des croix à chaque fois que nous nous plaignons. Les résultats peuvent être étonnants !
Dans cette prise de conscience précisons d’abord que nous avons une part de responsabilité dans notre capacité à être heureux.
En effet, les études de Sonja Luybomirski ont démontré que notre aptitude au bonheur dépend pour 50% de nos gênes (il faut entendre par là l’héritage des générations précédentes), 10% des circonstances extérieures, et 40% de nous-même.
Si 10% seulement des circonstances extérieures influent sur notre aptitude au bonheur, cela signifie donc que l’objet de nos plaintes, les raisons extérieures qui nous conduisent à nous lamenter ne sont finalement pas les principales responsables de notre malheur ou de notre état d’enfermement dans la plainte.
Rejeter la faute sur les autres ou sur ce qui nous est extérieur n’est donc pas toujours approprié ou tout du moins pas dans de telles proportions. Il est bon d’en prendre conscience, car cela nous invite à reprendre les rênes, à prendre notre part de responsabilité (40%, ça n’est pas rien !) pour pouvoir donner une nouvelle teinte à nos réactions, une teinte beaucoup plus positive et constructive.
Prendre conscience que nous avons une part de responsabilité quand on se plaint est donc un premier pas dans la prise de conscience.
Renoncer au contrôle des situations permet d’arrêter de se plaindre
Le deuxième pas, est d’accepter que l’on ne peut pas avoir le contrôle sur certaines situations. Par exemple, le mauvais temps. En acceptant que je n’ai pas d’influence sur la météo, je vais reconnaître qu’il est donc inutile de m’en plaindre. Je vais donc accepter que l’on ne peut pas tout changer. Et je vais choisir de concentrer mon énergie sur ce que je peux changer.
Reinhold Niebuhr, théologien protestant, a formulé dans les années 1930 une prière, devenue depuis la prière des Alcooliques anonymes. « Avoir le courage de changer ce qui peut l’être, accepter avec sérénité ce qui ne le peut pas et posséder le discernement nécessaire pour faire la différence entre les deux. » Il nous invite ici à faire le travail de discernement de ce que nous pouvons ou pas changer.
Donc en renonçant à me plaindre sur des situations sur lesquelles je n’ai aucune prise, je fais un grand pas.
Par exemple, pour les gens qui se plaignent du temps, si elles comprennent qu’elles n’y changeront rien, elles peuvent donc décider d’arrêter de s’en plaindre !
Se mettre en action est un bon antidote pour ne pas se plaindre
Si je constate que je peux avoir un contrôle sur la situation, alors je peux agir.
Par exemple, reprenons le cas du patron qui ne m’a pas augmentée alors que je pensais légitimement le mériter et y être éligible.
Au lieu de pester dans tout le service en ruminant toute la journée, je peux provoquer un échange avec le patron. Dans notre entretien, je lui exposerai clairement tous mes arguments !
Le patron va m’écouter et m’exposer à son tour ses arguments. Soit nous irons vers un dénouement constructif avec la proposition par exemple de reporter à quelques mois mon augmentation en me challengeant sur de nouveaux objectifs. Soit le refus d’augmentation sera catégorique pour des raisons très claires (le contexte économique de l’entreprise, des objectifs pas suffisamment atteints…).
Et ainsi j’aurai la réponse définitive à mes revendications.
Et plutôt que de m’en plaindre, cela me conduira dans une autre dynamique plus constructive (est ce que je choisis de continuer dans cette entreprise ? Dois-je être plus patiente ? Quelles sont mes perspectives d’évolution ? Serait-il intéressant de regarder les pratiques d’autres entreprises ?) Bref, nous voyons bien que, dans tous les cas, tenter de résoudre le problème va pousser à l’action et être bien plus constructif que de rester enfermé dans le cercle de la plainte.
Arrêter de se plaindre en pratiquant la gratitude
La gratitude est encore une fois la meilleure des alliées. C’est la partenaire santé, équilibre et bonheur favorite !
En effet, elle va nous permettre de regagner la « positive attitude » et sortir du cercle vicieux de la plainte.
Comment les personnes qui se plaignent peuvent elles retrouver le chemin de la gratitude ?
Quand une personne se plaint en permanence, les personnes autour vont être impactées. Elles vont finir par se plaindre elles aussi (les neurones miroirs) ou bien cela va casser les élans ou le moral. A contrario, toujours par mimétisme, en s’entourant de personnes positives, toutes les bonnes ondes vont aussi déteindre sur nous. Donc, la première des choses pour pouvoir pratiquer la gratitude est de savoir s’entourer de personnes positives.
Et si nous n’avons pas cet entourage positif autour de nous, nous pouvons prendre une saine distance avec des personnes de notre entourage qui se plaignent beaucoup. Cela nous permettra de ne pas nous laisser envahir par toutes ces ondes négatives et d’être plus disposés à la gratitude.
Focaliser sur la gratitude
Une fois que nous sommes dans de bonnes dispositions pour pratiquer la gratitude, n’hésitons pas à pratiquer l’émerveillement dès que l’on se lève en regardant toutes les petites choses auxquelles nous ne prêtons plus attention mais qui en réalité sont belles. Et nous pouvons remercier : un oiseau qui chante, les fleurs, un sourire de notre enfant, un MERCI lâché gratuitement, le ciel bleu, la pluie… Regarder tout ce qui nous entoure avec émerveillement met notre cœur dans de bonnes dispositions, nous donne l’envie de remercier, d’aimer et donner.
Nous pouvons aussi tenir un journal de gratitude en notant plusieurs fois par semaine nos gratitudes. Il faut 21 jours au cerveau pour prendre de nouvelles habitudes. Pratiquez la gratitude pendant 21 jours et les résultats vous étonneront, en tous les cas les jérémiades de votre entourage vous paraitront bien fades.
#20 J’adopte gratitude #11 je dis 3 mercis par jour # 89 je m’émerveille
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En résumé, pour arrêter de se plaindre
- Pratiquer la gratitude
- Cultiver une attitude constructive
- Refuser de tout contrôler
A vous de jouer chers auditeurs, la carte de 2 minutes de bonheur vous propose de noter les soupirs et vos lamentations et d’essayer de les transformer en actions positives.
La Petite Mousse de 2 minutes de Bonheur
« S’il existe une solution à ton problème, pourquoi te plains-tu ? S’il n’en a pas, pourquoi te plains-tu ? »